Le Chapelier Fou – Deltas (Ici, d’ailleurs, 2014)

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Belle surprise de la rentrée, le nouvel et troisième album de Chapelier Fou est une ode au voyage – fusse t-il immobile et une plongée dans un imaginaire luxuriant. Plus dense, tout aussi ambitieux mais aussi, me semble t-il, plus accessible que les précédents, Delta fait se croiser avec brio musique minimale, électro, pop et hip hop instrumentaux ou encore musiques du monde. Cette hybridation multiple rend Deltas aussi fascinant que déroutant et ne peut laisser indifférent.

On pourrait craindre que la sophistication de la démarche nuise au plaisir et à l’immersion. Or, plutôt que de vouloir tout décortiquer, on se laisse véritablement happer. Cette suspension de la réflexion pour simplement ressentir et pénétrer cet univers foisonnant ne rend pas la tâche du critique aisée… Je dois avouer que le disque tourne sur ma platine depuis le début de l’été et que je m’y suis reprise à plusieurs fois avant de me lancer…

Difficile en effet à l’écoute de Deltas d’adopter une posture analytique. Même quand on commence à connaître l’album, on ne cesse d’être surpris et quand bien même on voudrait l’écouter de la manière distanciée qui conviendrait mieux à la chronique, c’est impossible ! À ceux qui jugeront ce post paresseux, je les inviterais simplement à écouter Deltas et à se perdre comme je l’ai fait dans ce dédale presque intégralement instrumental (on notera la présence Gérald Kurdian sur le seul titre chanté Tickling Time).

Peu d’artistes parviennent aussi bien à allier complexité et pouvoir d’attraction et à dérouler, pratiquement sans parole, le fil ténu entre introspection et générosité, raffinement et sincérité.

Le Chapelier Fou – Deltas (Ici, d’ailleurs, 2014)

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