Comme chaque année nous bouclons notre année musicale avec le pèlerinage traditionnel en Bretagne pour un weekend aux Rencontres Transmusicales de Rennes. Notre marathon de concerts a commencé cette fois le vendredi soir au Parc Expo, bilan du weekend, avec une liste de noms à retenir, et aussi des trucs très dispensables, parce que la masse d’artistes proposés ne permettait pas d’échapper à quelques trucs bien douteux.
Les noms à retenir
Ils ne devraient pas devenir aussi gros que les bâtons de maréchal des Trans des années 90, mais on devrait les recroiser au hasard des festivals.
Steve’N’Seagulls
Les finlandais ont bien surpris le public du samedi soir. Les gars font des reprises de standards du Hard Rock et du Metal, donc leur set était à la fois une blindtest géant et un exutoire pour nos goûts les plus coupables. Les reprises bluegrass/country des gars sont à la fois très bien menées et très visuelles, avec notamment un virtuose du banjo (qui n’aurait pas dépareillé dans Delivrance) et un accordéoniste à toque de renard qui donne beaucoup de sa personne. Dans leur galerie de reprises, on a pu retrouver Deathwish (en parlant de gros guilty pleasure), Metallica, AC DC, en passant par Iron Maiden (bien sûr).
Powell
Au rayon des très bonnes surprises (enfin demi surprises), il y a le set sans concession de Powell dans la Greenroom (qui n’est pas vraiment l’endroit pour les sets un peu bruyants). Son surpuissant, breaks dans tous les sens, les zombies alcoolisées (les gars qui paient une place et qui font l’aller retour entre la green room et le bar (ou autre)) étaient même un peu perdus par moment, vu le gouffre entre le set et les dj qui avaient tourné au platines auparavant. Une prestation sonique qui ne peut que donner envie de découvrir les disques du bonhomme ou aller voir un dj set filmé (ici, attention c’est particulier, tu vas pas forcément danser hein).
Grand Cannon
Je n’attendais rien du tout du trio américain de blues, mais quel bon concert ! Les trois vétérans de la scène blues et soul (ils ont joué avec Sreamin Jay Hawkins, Etta James entre autres) ont parfaitement ambiancé le milieu de la nuit de vendredi à samedi. Avec un concert au cordeau, qui faisait la part belle aux show des trois multi instrumentistes (dont un extraordinaire numéro avec des sacs poubelle).
Rival Consoles
Un bon set à l’ancienne, avec des effets de lumières et vidéos spectaculaires, hélas devant un hall à moitié vide. il faut dire que le gars jouait à 23h, et il était encore un peu tôt pour le public. Mais au final pour les quelques présents, c’était un très bon moment qui fleurait bon l’electronica des noughties remis au goût du jour.
Mawimbi
Du djset à plein de mains (au moins 4 paires), plutôt classique, mais leur volonté de faire danser le public en réhabilitant l’afro transe est louable et rappelle au bon souvenir des premiers Leftfield. Et avec un bonus pour les pépites peu connues jouées pendant le set.
Totorro
Les régionaux de l’étape, Totorro ont joué dans le hall 3, le concert était très attendu. Déjà entr’aperçus dans des bars, leur math rock mâtiné de moments atmosphériques à la Mogwai ou autres m’avait laissé une très belle impression. Et effectivement, ils ont bien grandi, dès les premiers morceaux, une impression de puissance maîtrisée, des guitares qui grondent, et des vagues de son qui traversent le public. D’ailleurs le hall 3, le plus petit, s’est rempli très rapidement. Le dispositif live fait beaucoup pour l’ambiance, leurs superpositions de guitares et leurs phrases musicales prennent là toute leur ampleur, tout ce qu’on ne pouvait que pressentir dans un bar apparaît tout à coup comme une évidence. Du coup, je me demande ce que pouvait donner leur prestation au Roazhon Parc au match de foot et si ils peuvent devenir un futur de groupe de stade, qui sait.
Binkbeats
Dans le hall 5, on a assisté à la démonstration de l’homme orchestre BinkBeats. Binkbeats est le nom de scène du néerlandais Frank Wienk. il fait une musique très originale,qui s’appuie sur des boucles live qu’il créé à partir d’un bric-à-brac extraordinaire de machines et d’instruments. Sur la scène, au-dessus de lui deux grands miroirs donnent une petite idée de la complexité de l’élaboration de ses constructions sonores. Une foule d’instruments et de machines lui permet d’enregistrer des boucles, de les triturer et de les mélanger à l’infini pour créer une texture éphémère et hypnotique.
Les trucs un peu moins marquants
Monika
Un début de soirée qui nous a fait l’impression d’avoir été transporté à l’Eurovision, le pire de la variété et des danses absurdes au service d’un physique certes avantageux, mais en même temps plutôt desservi par une grosse absence de chansons dignes de ce nom. Greece 1 point.
Dizzy Brains
Côté musique c’est du garage générique, qui a quand même la particularité d’être chanté dans leur langue maternelle. Côté attitude, c’est du gros cliché, à savoir on retrouve tout les tics des autres groupes qui font ce genre de musique. Au final, une bouillie de guitare et de gesticulations assez rapidement pénibles, le seul intérêt étant sans doute le bonus exotique mais qui finalement reste très accessoire.
Dralms
Ils auraient fait un carton en 2007/2008. Mais, huit ans plus tard la pop avec de l’électro et plein de reverb, ça très mal vieilli et c’est un peu poussif… ça pourrait peut être s’apparenter à Autre Ne Veut ou à d’autres noms du rnb electro pop actuel mais l’ensemble est beaucoup trop anonyme, sans rien de vraiment marquant.
Jacques
LoL // (ou comme quoi une coiffure, des poses de molesteur de petites vieilles et un charabia storytelling méta n’ont jamais fait un artiste – ni fait une musique, d’ailleurs)