Whirlwind Heat – Do Rabbit Wonder ? (Third Man/XL Recording, 2003)

2003, en pleine tornade Elephant, Jack White trouve le temps de produire un jeune trio du Michigan sur son tout nouveau label Third Man. Étrillé par la critique et passé quasi inaperçu auprès du public, retour sur un disque dont l’intensité n’a pas pris une ride.

2,7/10, c’est la note que récolta Do Rabbit Wonder ? sur Pitchfork, avec ces mots : « Whirlwind Heat n’est rien d’autre qu’une mauvaise punchline que Devo aurait pu faire en 1972 ». Il est vrai que l’étiquette « produced by Jack White », sur qui, l’éclairage était énorme à l’époque, n’aura au final que mal desservi le groupe, laissant ce premier album incompris voir anecdotique pour beaucoup. La présence de Terry Richardson (dont l’un des membre était l’assistant photo) dans le clip de Purple accentua l’effet « piston » pour un un disque qui n’en avait pourtant pas besoin.

Et pourtant, outre sa pochette géniale, et son concept d’un titre/une couleur, ce brûlot post-punk radical et jusqu’au-boutiste, n’en reste pas moins impressionnant de déflagration sonore et ce, quinze ans après sa sortie. Provenant du Michigan, on pense forcément aux dinosaures The Stooges et MC5 pour l’intensité, mais la configuration basse/synthé/batterie et l’aridité des compositions, donne à Do Rabbit Wonder ?, une brutalité que l’on prend en pleine face. La force et la précision d’une formule basse/batterie monolithique qui semble pourtant toujours être au bord de la chute, amplifiée par la rapidité à laquelle les chansons s’enchaînent, fait de ce pamphlet une œuvre minimaliste, mais au combien frénétique. De l’introductif Orange à Green et surtout à l’irrésistible Blue, Whirlwind Heat livre un album déterminé, maladif, toute basse en avant, et fonce tête baissé dans une transe quasi hallucinatoire.

S’en suivra Flamingo Honey, et son concept dix chansons/dix titres enregistré en cinq heures, et Types of Woods en 2005 au virage plus pop, et une collaboration avec Devonte Hynes de Lightspeed Champion (plus connu maintenant sous son alias Blood Orange), autour du projet Lightspeed Heat. Malheureusement, le groupe de Grand Rapids ne retrouvera jamais la magie et la fulgurance de leur premier fait d’armes, qui fut malgré tout repressé par Third Man en 2014, dans une indifférence encore totale. Quand ça veut pas…

Whirlwind Heat – Do Rabbit Wonder ? (Third Man/XL Recording, 2003)

0 Comments Join the Conversation →


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *