Trois jours complets de musique pointue et exigeante, dans un cadre extraordinaire, dans une ambiance conviviale ; c’est le pari du petit festival VISIONS. Un pari qu’ils réussissent haut la main chaque année depuis leur création.
Le vendredi : l’hiver, le bruit et la mère
Le festival a commencé avec la redécouverte de la musique poignante des Winter Family, le terme de famille n’est pas usurpé puisque leur jeune fille joue avec eux sur la scène. Leur musique est de la folk mystique et poignante, la scénographie du festival leur correspond bien, ils sont un petit ilôt brumeux, furieux et fragile, au milieu de la baie sur laquelle donne la scène.
De passage devant la scène numéro deux, l’énergie brute de Hogg n’a pas été un dépaysement, on était bien dans la même démarche artistique sans concession et expérimentale.
Dans nos artistes (très) attendus, il y avait l’américain militante Moor Mother, qui a livré un concert très efficace, toute seule derrière ses machines, elle a rapidement incité le public à la rejoindre dans sa transe.
Sa musique prend une autre dimension en live, comme un meeting politique, un manifeste de la fureur et du modernisme ; ses influences se font plus voyantes et elle cite même les enragés de Death Grips à la fin de son concert.
Le reste de la soirée a été un kaléidoscope de musique et de lumières, l’éléctro indus d’Adult, le rock plutôt sage et classique de Last Night ont fait partie de ce voyage.
Le Samedi : bruit, fureur, ice cream et danse
Après un échauffement avec Avventur, ça commence sur les chapeaux de roue avec Sordide à l’heure du premier apéro de la journée, de quoi se nettoyer les oreilles avec du Doom, pour bien se remettre de la nuit au camping. Le temps d’une pause pour se remettre sur ce départ en fanfare.
Et on retrouve le deuxième groupe de « métal » de la journée, les grenoblois de Satan, qui mettent le public dans de bonnes dispositions pour la soirée du samedi, bruyante et pleine de rage (à peu près).
Le très joyeux Prurient achève la mise en condition du public avec un set pas facile, mais très intéressant au niveau des nuances et des textures (ie. Du bon gros bruit qui met en forme). Dans le même temps, le duo RRAOUHH vantait les mérites de l’ice cream sur la scène 2, chouette découverte que ce duo belge d’ailleurs, un bon souvenir du samedi.
Sur la grande scène, jusque très tard, les artistes se succèdent, un peu plus dansant ce soir, la cool artiste russe Kate NV, et puis Rizan Saïd ont ambiancé les gradins. Histoire de bien rigoler en dansant gentiment.
The Bug accompagné de la sautillante Miss Red ont fini la partie dansante de la soirée avec un concert bien efficace ragga électronique .
Le dimanche c’est descente
Dimanche après midi, le festival a trouvé l’enchaînement étonnant : Les Croisières Dolori, KCIDY et Monarch !
On a commencé avec la poésie étrange du trio des Croisières Dolori, du bruit mélodique, de la disco et du trombone (oui). Puis les KCIDY, avec un mélange indéfinissable de pop, de shoegaze et de musique d’ambiance ont bien ambiancé le public affalé sur les gradins
Et pour finir en beauté, rien de tel que la lourdeur impressionnante vitaminée au Sovtek des vétérans géniaux de Monarch!
Le moment choisi pour jeter l’éponge, en attendant avec impatience la prochaine édition du festival.
Notes additionnelles
- On a entendu une chanson à la gloire de la glace à l’italienne, osé dans Finistère.
- Cette année ça ne rigole plus, il y a une NAVETTE.
- Le Dimanche, on a vu les balances les plus longues du monde.
- Un trombone peut être un instrument disco.
- Dylan Carlson n’était pas sur la scène avec The Bug.
- Bonus : une navette fonctionnelle (MIDI Festival likes this)
- Hogg nous a prouvé que le micro peut être un instrument de musique (cf photo)
- Satan aime la lumière du jour.
- François Virot a un 98e groupe.
- Monarch peut jouer au soleil.
La Nourriture / La boisson
Excellent choix de bières, entre la très classique Coreff blonde version bio et des ales avec un peu plus de personnalité. Bravo aussi pour les petits déjeuners végé (avec option poisson/bacon) et le choix de nourriture proposé tout au long de la journée.
Météo
Un temps magnifique et un soleil insistant dans le Finistère pendant 3 jours, c’est possible, et ça se passe au festival Visions. Pourvu que ça dure, comme dirait l’autre.