Je n’ai vu que de loin les projets artistiques de Sufjan Stevens, j’ai entendu des amis en vanter vertement ses qualités artistiques et sa créativité fooooolle. L’idée d’un album par état américain m’avait impressionné (on sait comment ça a fini), j’avais aimé la sortie d’un album de Noël dans le plus pur style des années 60. Si on doit lui reconnaître une chose, c’est sa capacité à se réinventer et à se renouveler à chaque sortie.
Sa dernière production est titrée Carrie & Lowell, les prénoms de sa mère et de son beau-père, sur la pochette, on les voit en photo. Le disque parle d’un regard rétrospectif sur son enfance, sur le fait de grandir, sur le deuil, et sur l’absence.
C’est un album plus classique que les précédents, dans le sens où ici, il n’y a pas d’ambition démesurée, mais plutôt des petites choses sur le monde intérieur de Sufjan Stevens, sur la vie, sur la mort, et les gens aimés… C’est Sufjan, sa guitare, et ses murmures. Dès le début du disque on est dans l’ambiance avec l’ouverture Death with Dignity, on retrouve une ambiance musicale qui fait penser assez rapidement à Michigan, c’est du folk assez classique mais on voit la patte Stevens, dans les arrangements, dans la manière dont le morceau est construit. Should Have Known Better, mon favori du disque commence tout doucement, on y retrouve le thème des souvenirs amers : When I was three, three maybe four, she left us at that video store et du retour de la lumière à l’évocation de sa nièce. Tous sont sublimés par le souffle et les ambitions mélodiques de Sufjan Stevens (si vous être curieux, avancez au niveau de 2’44 du morceau). Il y a aussi Fourth of July, chanson qui parle de la mort de sa mère absente, les mots sont justes, les mélodies portent parfaitement les thèmes, cependant tout reste simple, un dépouillement qui appuie le thème général du disque.
Il n’y a pas de batterie, pas de rupture de rythme sur ce disque, c’est le disque de l’introspection douce, et de l’expression d’une sérénité nouvelle face aux épreuves, un disque hommage à son moi d’enfant, à ses sentiments d’alors. On constate une grande richesse mélodique, mais ici, point d’orchestres ou d’envolées grandiloquentes, on a l’impression qu’on s’adresse qu’à nous, un dialogue intime, une série de mélodies susurrées à nos oreilles. Sufjan Stevens est revenu à ses racines. On sent des petits morceaux d’idées de ses oeuvres précédentes, au travers de chaque son, de chaque mélodie et de chaque chanson…
Sufjan Stevens – Carrie & Lowell (Asthmatic Kitty Records, 2015)
[…] centre de l’attention, égrenant le jolies balades folk de son dernier album (on avait parlé surtout de Sufjan Stevens ici, mais l’album des Villagers sorti au même moments est au moins aussi beau). on retrouve bien […]