En février, c’est le retour du festival malouin, dans ses atours d’hiver. Point de récits épiques de boue et de file d’attente, pas de gros noms des années 90, mais plutôt une programmation équilibrée, excitante et propice à la découverte de nouveaux artistes. Présentation de l’édition 2016, avec quelques mots de l’organisation et nos artistes repérés sur la programmation.
Entretien avec François Floret, directeur du festival.
1/ Pouvez vous présenter les lieux et le temps forts de cette édition d’hiver ?
A Rennes, la soirée d’ouverture aura lieu dans la jolie petite chapelle (désacralisée) du Conservatoire régional de Bretagne à Rennes (avec lesquels on travaille depuis 2011) au coeur du centre ville. Avec une programmation d’artistes plutôt intimistes (Folk / lo fi / électro ambient) et avec un projet pédagogique systématique avec les élèves du Conservatoire en première partie.
Il y a aussi une soirée à l’Antipode MJC à Rennes comme depuis 2010), la programmation est ici 100% pur jus Route du Rock. Ce sont souvent des artistes qui « grattent » (sic) du garage, de la pop énergique…
A Saint-Malo, Le festival se déploiera sur toute la ville, dans trois lieux emblématiques.
10 concerts et des mix de nos fameux djs Magnetic Friends entre les concerts et en after (jusqu’à 05h) se passeront à la Nouvelle Vague, la salle de musiques actuelles de Saint-Malo que nous gérons depuis octobre 2012. C’est le cœur du festival.
A la Grande Passerelle, le nouveau magnifique équipement culturel de Saint-Malo depuis 2 ans, juste à la sortie de la nouvelle gare tgv, nous aurons une conférence de Christophe Brault sur la Brit pop ainsi qu’une projection du film sur Pulp.
A la chapelle Saint-Sauveur, une autre chapelle désacraliséen, qui était tradionellement un lieu d’exposition, il y aura les concerts de Spero Lucen & Pye Corner Audio cette année, de l’électro sombre en multi diffusion 6 points.
2/ Un coup de cœur ou un artiste attendu ?
Personnellement, et un choisissant un artiste par lieu du festival : Jerusalem in my Heart au Conservatoire, Kevin Morby à L’Antipode, Blank Mass à la Nouvelle Vague le vendredi, Cavern of Anti–Matter le samedi et Spero Lucen.
3/ Quelle place à à votre avis la route du rock hiver dans l’écosystème des festivals ?
C’est une jolie parenthèse, une étape pour tous ceux qui veulent retrouver comme nous un concentré de ces groupes indés, mais aussi ceux pour qui c’est trop long d’attendre l’été pour retrouver l’ambiance Route du Rock. Des retrouvailles entre les fidèles qui nous suivent depuis de longues années. Nous sommes comme une petite famille et c’est vraiment très sympa de pouvoir se revoir aussi l’hiver.
4/ Si vous deviez définir la version hiver par rapport à l’été ?
Une piqûre de rappel et la possibilité de programmer des choses peut-être plus compliquées. La pression économique est moindres, car ce sont des petites jauges et il y a moins de coûts de production. Les lieux fermés sont également plus adaptés aux projets plus fragiles ou qui demandent plus d’attention que des concerts plein air.
5/ Un coup de cœur musical en ce moment ?
D’abord toute la programmation de la Route Du Rock Hiver forcément puisque ça représente ce qui nous excite actuellement. Et sinon le prochain Colin Stetson qui ré interprète la 3ème symphonie Henryk Górecki s’annonce phénoménal, hâte…
Les Choix d’Happiness in Uppsala
On vous a sélectionné cinq artistes à voir et à découvrir absolument
Hookworms (La Nouvelle Vague, Samedi 27 Février)
Nos chouchous de cette édition, déjà vus quelques fois, leur kraut/garage/rock va vous faire bouger la tête et les pieds le samedi soir à St Malo. Julian Cope a parlé d’eux comme d’un shoegazing Lynyrd Skynyrd, oui c’est difficilement imaginable. Mais se faire adouber par le chantre du krautrock et de la musique différente, ça n’a pas de prix.
Jerusalem in my Heart (Chapelle du Conservatoire de Rennes, Mercredi 24 février)
Musique différente, encore, avec le duo canadien Jerusalem in my Heart. Leur musique allie installations, vidéos, boucles électroniques et chants en arabe; pour donner au public une expérience sensorielle inédite. A noter, leur très bon album sorti l’an passé chez Constellation.
Kevin Morby (L’Antipode, Jeudi 25 février)
On retrouve au festival Kevin Morby, le petit prince de la pop folk doucement rêveuse, qui va sans aucun doute charmer le public rennais avec ses chansons intimistes et ses récits de voyages. Avant de venir au concert, il faut absolument écouter ses deux superbes albums, Harlem River et Still Life !
Blankmass (La Nouvelle Vague, Vendredi 26 Février)
Blank Mass, c’est une moitié des fous furieux soniques de Fuck Buttons. Benjamin Powers applique les mêmes recettes que pour son groupe, il se fait le chantre de la noise, musique ambitieuse et pas très facile à appréhender au premier abord en la rendant accessible et même appréciable par tout le monde. De la noise dansante et mélodique ? On pourra le vérifier à la Nouvelle Vague !
Novella (La Nouvelle Vague, Vendredi 26 Février)
Les anglais de Brighton nous enchantent avec leurs mélodies rétro et leurs guitares gentiment noisy et leurs chant éthérée gorgé de reverb. L’occasion de les voir sur scène et de profiter d’un bon concert de pop (comme l’an passé avec les espagnoles de Mourn).
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