Kid Francescoli – With Julia (Yotanka, 2015)

Kid-Francescoli-With-Julia

Kid Francescoli – With Julia (Yotanka, 2015)

Un été, c’est bien l’été, ça fait des souvenirs. On pense d’abord toujours à la lumière, puis au reste. Je me souviens du soleil rasant, de la plage blanche, de tes yeux couleur émeraude. De l’eau a mi corps, de la chaleur presque étouffante, de la parenthèse enchantée d’un printemps et d’un été, un soupir. On ne se souvient toujours que des jolies choses, le temps patine les pensées, il les use; et finalement on oublie les grincements de dents, les bouderies et les illusions qui collent aux basques.

La nostalgie, moteur des plus belles histoires, des plus beaux élans et des plus belles cuites a trouvé sa bande originale. Une bande originale toute douce, qui a l’air de venir des années 2000, où on construisait des jolies chansons avec des petites choses, on bricolait, on n’oubliait pas de mettre un peu d’émotion, le genre de truc qui font soupirer les foules et rêver les timides. Kid Francescoli est une vieille connaissance, on le suit depuis de nombreuses années, on l’a invité à nos birthday parties quand on s’appelait encore NFT, quand on balbutiait encore. Il arrivait avec ses synthés, sa guitare et ses chansons de bric et de broc. Alors évidemment quand un album, ou une chanson sort on se précipite pour l’écouter. Et cette semaine son nouvel album With Julia est enfin arrivé.

Il commence en douceur avec Blow Up dont on a déjà présenté le clip il y a maintenant longtemps, une chanson douce, avec la voix à accent du Kid et des nappes, une voix de fille pour la bande son d’une promenade au bord de la plage, ou l’accompagnement d’un voyage en train dans le pénombre. My Baby et son côté Moby, ou à la Cup of Tea Records (oui Moby ! Il n’a pas fait que des trucs douteux en vrai), avec même voix douce, et les notes gentiment égrenées ; jolie chanson d’amour. Puis ce sont des notes et les programmations de batterie bien connues de Prince Vince, la guitare sèche, les samples, la petite balade qui illustre parfaitement le talent du marseillais. On est bien pile entre bricolage, et ambitions mélodiques certaines, entre pop et influences abstract et électro ; toute la somme d’une vie d’influences musicales marquantes.

On n’oubliera pas Does She ? Chanson sur les questions auxquelles on sait rarement répondre, et d’ailleurs souvent on cherche les violons et les petites notes pour remplir ces silences. Il y a aussi Disco Queen, ses envolées de pop scandinave du meilleur goût, et son refrain entraînant.

Et pour finir, Italia 90, l’allusion footballistique de bon aloi. Du coup, encore des pensées, le souvenir d’un été de matchs sans buts, de Toto, le paria, le sans grade qui le temps d’un mois de compétition devient une terreur devant le but. Le souvenir d’encore un été passé à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi, et de la finale sur une télévision minuscule au fin fond des Carpates, avec un commentateur neurasthénique, de Rudi Völler et Andreas Brehme triomphants et des larmes de dépit de Santa Maradona. Italia 90, et son synthé un peu cheap, où on sent l’influence de Grandaddy, de la pop cool italienne, ces petites mélodies qui sentent l’été et les vacances.

Si vous deviez emmener une sélection de disques pour nourrir votre discman cet été, celui là doit en faire partie, il faudra l’écouter religieusement le plus souvent possible, pour que chaque mélodie reste accrochée à un souvenir, à un bon souvenir, ou à un mauvais, ça n’a pas d’importance.

De toute façon le plus beau, c’est de raconter l’histoire qui va avec une chanson, et ce, quoiqu’il s’se soit réellement passé.

Kid Francescoli – With Julia (Yotanka, 2015)

1 Comment Join the Conversation →


  1. Happiness In Uppsala » Seriously, Eric ? #8 (notre compile fourre tout favorite)

    […] Et bien entendu notre ami Kid Francescoli avec son projet pop marseillais Husbands et un remix d’une chanson tirée de son album. […]

    Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *