James Blake – The Colour in Anything (Polydor, 2016)

La suite des aventures de James Blake sort trois ans presque jour pour jour après son album précédent, Overgrown, qu’on avait déjà beaucoup aimé (voir ici).

Le fer de lance du neo rnb pour public avisé ne fait pas les choses à moitié, le nouvel album est très long, plus du double du précédent, inflation des morceaux (17), des durées, peu de morceau de moins de 4’, mais pas des moyens.

James Blake reste minimaliste et vise toujours à l’efficacité de l’émotion, dépouillée des oripeaux de la surcharge de production. Cependant, on remarque qu’il y a un peu plus de collaborations et que les morceaux sont (un peu) moins centrés sur la voix de Blake. Il y a quelques invités de marque, Justin Vernon/Bon Iver, remarquable de suite, qui a semble t’il beaucoup aidé à la réalisation du disque, ainsi que Connan Mockasin et Frank Ocean.

A la première écoute, on retrouve ce style bien particulier, mélange de mélopées plaintives sur fond d’electronica et de dubstep doux. Ses morceaux sont toujours autant d’appels à la mélancolie et à l’introspection. Une petite musique d’hiver pour tiédir les cœurs gelés. C’est toujours triste, et plein de nostalgie, c’est le chanteur des jours gris, des après tempêtes. Ses influences le portent à créer des chansons introspectives ; avec une surcharge dans l’économie de moyens, il semble que chaque note, chaque élément de percussion, chaque effet sonore est mûrement réfléchi et passé à l’aune de son efficacité émotionnelle. Aucun morceau vraiment plus remarquable que les autres, mais une somme de trouvailles sonores (ah les aboiements de Two Men Down) , de douces voix, de tics de production (la basse sur Timeless, les sweeps sur Love Me In Whatever Way)  qui donne un impression très forte d’unité.

J’ai entendu quelqu’un parler de Leila dans l’audience ? Bah voilà c’est exactement ça, mais en 2016, quoi.

Un très bon disque, qu’il faut écouter allongé sur l’herbe fraîche, sur de la neige fondante, ou bien en sirotant sa boisson favorite (tiède, de préférence, donc).

James Blake – The Colour in Anything (Polydor, 2016)

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