Pour quelqu’un venant de la pop indé ou des musiques électroniques, le métal a un coté fascinant: le volume, la lourdeur, le chant, les poils, le coté tribal marqué, l’apparent manque d’humour et de second degré. Il est quelquefois bon de se plonger dans cette musique pour se recalibrer les oreilles, pour remettre en question sa manière de juger et apprécier une musique.
Corrections House, une sorte de super groupe du genre avec des membres de Neurosis et Yakusa, provoque en jouant ouvertement avec l’imagerie fasciste et para-militaire sur les quelques photos promotionnelles publiées pour supporter la sortie du disque (voir ci-dessous). Le logo présent sur la pochette se rapproche aussi des signes arborés par certains groupuscules néo-nazis, on semble aussi deviner le croissant musulman au sommet du logo. Le groupe a même un ministre de l’information comme Public Enemy avec Professor Griff avant que celui-ci ne soit chassé du groupe pour ses saillies antisémites.
Côté musique, on est sur le terrain du métal industriel. Sur Crossing My One Good Finger, l’album débute avec percussions industrielles, synthétiseur métallique, grosses guitares et chant hurlé. Sur Superglued Tooth, les guitares sont lourdes et lentes, les hurlements sont remplacés par un chant parlé, en fond les machines saturent. White Man’s Gonna Lose sonne comme le Ministry des années 80 avec deux chanteurs: l’un avec une voix de gutturalité moyenne, l’autre avec une gutturalité assez basse que je rapprocherai des voix emocore écoutées il y a quelques années (notamment chez les excellents japonais de Envy).
Avec Hopeless Moronic et Visions Divide, on s’éloigne un peu des canons métal indus: le premier avec guitares émocores et son orgue répétitif, le second sonnant comment une parodie de folk avec ses trompettes mariachis.
Trompettes (ou saxophones?) encore présentes sur le début de la face B, face B ou le groupe continue ses expérimentations jusqu’à Burn the Witness.
Au final, un très bon disque.