Pour leur dernier album en date, quelques 6 mois après Shy Pursuit, le Spinto Band s’adonne à la mélancolie ! La première minute est un pur délice et annonce la couleur, Cool Cocoon EST un cool cocoon.
Dans sa globalité l’album est moins dansant que ce à quoi le groupe nous a habitué, mais part sur une autre palette de sensations séduisantes et nous fait planer dans les moments où on n’aurait pas forcément envie de rester au sol, « Shake it off from living » hein. On ne parle pas d’exploration ici, le Spinto Band continue à faire ce qu’il sait faire, de la pop douce et gentillette, de qualité, c’est cool !
Le plus sur ce disque ce sont les guitares et le pedal steel qui glissent et ondulent, agiles sur « Look away », souples, un brin exotiques, ils font de « Static » un petit rêve rétro qui revêt des airs de complainte 50s. En d’autres termes, pour leur 11ème album, le Spinto band a composé un disque d’après rupture, c’est dire que quand il tombe exactement au bon moment il joue son rôle. Non pas parce qu’il est aussi jovial que les précédents, mais parce qu’il dépeint avec une juste simplicité les habitudes et douceurs que l’on prend conscience d’avoir perdu dans ces moments-là, pour finalement ne vouloir que se jeter dans le ciel. « Memo » saurait tirer les larmes quand elles sont faciles, des larmes apaisées, parce que le Spinto Band y ajoute sa touche d’optimisme innée, et réussit toujours à ramener les sourires. Avec les quelques craquages qui vont avec, « She don’t want me » emmène dans la salle de spectacle d’une croisière qu’on aurait dû faire à deux mais on est complètement saoul alors on danse quand même, enfin c’est l’impression que ça donne.
Ces balades moelleuses sont entrecoupées de titres un peu plus passe-partout : « Amy + Jen », « Na Na Na », « Enemy », sont des chansons tout ce qu’il y a de plus pop, jusque dans les voix qui montent plus dans les aigus, et confirment la réputation du groupe d’être une machine à tubes, qui finissent inévitablement par se ressembler. À ajouter qu’ils ont quand même attrapé la maladie de la pop, celle de la phrase répétée 30 fois dans la même chanson.
Finalement « Breath goes in » clôture l’album dans un manège de roulis agiles, au naturel, par le choix des notes et des mélodies et c’est bien là que réside le talent des Spinto, ils n’ont pas besoin de mille effets pour être aériens.