C’est le mois d’août, il fait beau (oui), et comme chaque année, on se dirige vers Saint-Malo pour notre festival fourre tout indie préféré. on vous en parle un peu pour vous préparer au spectacle qui aura lieu sur la plage ‘Swatch’ (oui il y a du naming cette année), à la Nouvelle Vague et bien sûr sur le fameux site du Fort de Saint-Père.
Le festival commence le 12 août avec un concert d’ouverture Math Rock à la Nouvelle Vague. Puis se poursuit au fort, avec aussi un concert de Requin Chagrin sur la plage qui a une thématique très Souterraine cette année.
Bien entendu, les à cotés du festival sont toujours là, avec la fameuse conférence de Christophe Brault, la plage sportive, une exposition photo et un cycle cinéma proposé par Jean-Marc Lalanne des Inrocks…
Nos 5 artistes favoris de cette année.
Quelques questions à : Alban Coutoux et François Floret.
Alban est le programmateur du festival. Et François est le directeur général du festival. Ils ont répondu à quelques questions dans la torpeur d’un bel après midi de juin (oui, c’est arrivé…)
HiU : Pour commencer, un bilan de l’an passé ?
François Floret : Un bilan mitigé, en terme de fréquentation c’était une très belle année, 23300 entrées payantes, en cumulé, pas loin de 27000 donc un beau score. Mais forcément, on ne peut pas ne pas évoquer l’annulation de Björk qui a été une catastrophe.
HiU: A quel niveau ?
FF : A plein de niveaux, d’abord sur le plan artistique, sur le plan de la communication, et aussi au plan économique, si elle avait joué, on aurait été complets, et on aurait équilibré, là on a perdu de l’argent.
HiU : Et sinon ? D’autres déceptions/satisfactions ?
FF : C’est aussi mitigé en raison d’une météo pas très facile, il n’a pas plu pendant le festival mais il y a eu un gros orage le jour de l’ouverture qui a bien abîmé l’extérieur. L’intérieur du fort étant maintenant beaucoup plus propre depuis le drainage.
On est assez content de nos efforts au niveau de l’accueil du public, c’était un point à travailler depuis plusieurs années. Et là on a plutôt bien réussi, avec plus de budget, plus de tentes d’accueil, plus de sanitaires (avec des moyens pour les nettoyer). Les gens se sont sentis un peu mieux accueillis cette année.
Autre satisfaction, le système des deux scènes qui se font face, qui a vraiment bien marché, notamment au niveau de la circulation du public entre les scènes.
HiU : Pour un équilibre, il faut que vous soyez complets ?
FF : Oh non non, heureusement !! Nous si on était complets, on serait riches !
Alban Coutoux : Avec la soirée de Björk qui a un effet d’entrainement sur les autres soirées. On était complets les trois jours.
FF : L’an passé l’équilibre il était à 26000 spectateurs.
HiU : pas si loin que ça quoi… Et donc, on arrive à cette année, une continuité, des nouveautés ?
AC : Au niveau continuité, on garde définitivement la formule des deux scènes qui se font face et qui jouent alternativement. Après les tâtonnements des années précédentes. Le fort est un super endroit, mais on a eu du mal à trouver un bon emplacement pour cette deuxième scène qui a toujours été un peu victime de son succès, avec notre public de fan qui tient souvent à voir toute la programmation.
HiU : Ok
FF : Sinon, on garde le système Cashless, on essaie de trouver des améliorations, c’est pas simple parce que c’est tout neuf. Et finalement assez cher et encore imparfait. Mais cette année on repart sensiblement sur la même formule, mais en l’améliorant, particulièrement au niveau remboursements.
HiU : Au niveau musique, si vous deviez présenter cette édition ? Les artistes ? Une tête d’affiche ?
FF : Il n’y a pas vraiment de tête d’affiche du niveau de Nick Cave, de Portishead ou de Björk, Foals l’an passé. Il y a quelques jolis noms qui ressortent.
HiU : Belle and Sebastian.
FF : Oui, Belle and Sebastian.
AC : C’est vrai que c’est le groupe avec le plus de notoriété. Un assez gros nom, qui fête ses vingt ans de carrière . Ils jouaient récemment leurs deux premiers albums au Royal Albert Hall à Londres, on croise les doigts pour qu’ils nous offrent quelques une de leurs morceaux mythiques au fort !
On est très content de les accueillir de nouveau, on les avait eus sur le festival en 2006. Après on ne parle pas de découvertes ou de tête d’affiche, parce que c’est assez variable selon le public (NDLR : ok ,oui mais la route du rock n’est pas un festival de jeunes 😉 ) .
FF : Une tête d’affiche dans l’esprit collectif, c’est un nom tellement connu qui va ramener du monde. Mais même au sein de l’indé, il y a des têtes d’affiches, jusque là on a eu du Nick Cave, du Portishead et ça a fait le boulot on va dire. Cette année, il n’y a pas de groupes de ce niveau Belle and Sebastian est un grand nom, mais moins gros.
HiU : Une petite présentation par jour, des trucs à découvrir absolument ?
AC : On reste fidèles à ce qu’on sait faire. Ce mélange de groupes mythiques commee Belle and Sebastian, Tindersticks…
FF : Les vieux Lush
AC : Voilà, le retour de Lush, de la famille des groupes shoegaze, comme My Bloody Valentine, Slowdive ou Ride.
A côté de tout ça, on a des fins de soirées électroniques avec Rival Consoles, Gold Panda, The Field, Battles. Et aussi SUUNS qui sont à la frontière de l’électronique et du rock. Il y a aussi les anglais de Sleaford Mods.
Les entrées dans le fort se feront en douceur avec le son psyché de Psychic Ills, les anglais d’Ulrika Spacek… Et aussi Morgan Delt, la nouvelle signature de SubPop.
Après d’autres découvertes, Haelos, LUH, Minor Victories, le groupe qui mélange des membres de Mogwai, de Slowdive et d’Editors. C’est super beau.
FF : L’album est terrible !
AC : Il faut vraiment jeter une oreille sur Minor Victories !
HiU : Un petit mot sur l’électro, il y a des groupes avec des identités visuelles fortes comme Rival Consoles.
AC : Oui voilà, c’est assez adapté au cadre du fort.
HiU : Il y a aussi des habitués, comme Kevin Morby, il jouera en orchestre ou bien ça sera à nouveau le solo comme cet hiver ?
AC : Il va jouer avec son groupe. En fait cet hiver, c’était une de ses seules fois en mode solo. Il va jouer avec un groupe un peu plus étoffé.
FF : C’est ce qu’on attend de lui, de la texture.
AC: Il devait venir déjà l’été dernier, mais il était témoin d’un mariage et il s’était promis de revenir l’année suivant.
FF : C’est fou ces excuses de mariage quand même !! Tous les ans on a des artistes qui peuvent pas venir. Cette année encore on a pas pu programmer des groupes parce qu’il y avait des mariages.
HiU : On parle de la plage ?
AC : Sur la plage, c’est la première fois qu’on fait une collaboration sur les trois jours avec un collectif. On est assez fans du boulot incroyable de défrichement de la Souterraine. Avec des chouettes compiles, dans des styles souvent très différents, mais en mettant des musiciens français au centre de leurs préoccupations.
HiU : Des moments attendus dans le festival ?
AC : Ah oui, l’enchaînement Fat White Familly, Fidlar et Sleaford Mods, ça va donner ! Ça devrait mettre tout le monde en forme pour la fin du weekend ?
FF : En plus le lendemain est férié !