Derrière Mmoths se cache l’irlandais Jack Colleran et Luneworks est son premier album après quelques maxis: un des très rares exemples d’artistes électroniques émergents de l’île d’émeraude.
Il nous sert une electronica mélodique légèrement saturée, ou les voix fortement traitées sont présentes sur de nombreux titres. On pense à Board of Canada et à l’electronica ligne claire telle que pratiquée au croisement du 20ieme et 21ieme siecles par les artistes du label Morr Music ou un groupe comme Mum – le tout à travers le filtre bruitiste présent dans l’électronique de maintenant.
Les deux morceaux commençant le disque, You et surtout Deu, rappelle énormément les écossais de Boards of Canada: mêmes mélodies, même rythmique, mêmes voix éthérées.
Para Polaris est dans la tradition d’electronica pop legere de Morr Music, mais augmentée par la saturation et les drones d’epoque. Le titre se fond dans Verbena et son piano ambient. Eva est une très belle ballade techno, 1709 a une habile mélodie percussive.
Le plus expérimental Body Studies sonne vers la fin comme une chanson trouvée sur une cassette qui a passée un peu trop de temps au soleil.
L’album se termine par Naoko pt. 1 et Naoko pt. 2, le premier avec une mélodie à nous tirer des larmes, le second avec ses beaux drones et un côté Vangelis via Boards of Canada.
Si la musique est clairement ancrée dans l’electronica et l’ambient de la fin des années 90, l’interprétation qu’en fait Mmoths est personnelle et son exécution tout à fait actuelle.
De plus l’enchaînement de chansons et de séquences courtes, les motifs mélodiques qui se prolongent entre deux titres, le côté brutal dans le mix et dans les séquences, tout cela fait de ce disque un tout compact et homogène: un véritable album et un bon de surcroît.
A noter aussi une très belle pochette…
Mmoths – Luneworks (Because Music – 2016)