Levés au son de l’olympisme triomphant outre Manche, on quitte notre lieu de villégiature pour la Villa Noailles (je ne vous refais pas l’historique, hein pour ça vous pouvez aller voir dans tous les journaux, blogs, webzines qui parlent du MIDI). Une fois de plus totalement subjugués par les lieux (il vaut mieux, surtout après s’être enquillé la montée vers la villa, digne du Tourmalet), on s’installe en écoutant les balances de Weird Dreams, premier des groupes de l’après midi à jouer.
Après un peu d’attente, on entre finalement dans le saint des saints, la pinède où le concert va avoir lieu. Les jeunes américains sont sur la scène, c’est énergique, bien fichu, avec des tatouages, mais le souci, c’est que ça ne tient pas la distance.
Comme leur disque, ça va de pas mal à très bien, mais on se lasse rapidement de leur manque de variété, et, finalement, la fin du concert est accueillie avec soulagement.
Une courte pause et Aline se prépare à jouer. Si vous lisez le site de temps en temps, vous savez déjà que ce sont nos chouchous. Alors ce samedi après midi, on n’attend pas grand chose, à part les revoir, dans des lieux magnifiques. Le concert commence, on se regarde et puis on se dit que c’est un super concert. Je me demande même si j’étais vraiment là lors du dernier concert à la Maroquinerie. Le groupe a dû multiplier les répétitions, ou alors ils ont fait tellement de concerts qu’ils maîtrisent de mieux en mieux le live (ou alors je les vois pour la première fois).
En tout cas le son est très dynamique et les chansons sont enlevées et comblent de joie le public resté à la villa pour voir le groupe. On retrouve bien entendu toutes les morceaux bien pop d’Aline, et une fois de plus le cadre de la villa est parfait pour les groupes, et le doux soleil de l’après midi ajoute en encore à l’ambiance.
(bon le son est dégueu mais vous voyez l’idée)
C’est alors, à la fin du concert, le moment de partir vers l’hippodrome, on rate la navette et on se retrouve dans l’AX familiale (oui les automobiles sont le fil conducteur de la journée) avec un journaliste amateur (enfin pas si amateur que ça vu le temps que ça a l’air de lui prendre) marseillais qui nous parle des milliers de concerts qu’il a vu.
A l’hippodrome, ce soir, il n’y a que 3 groupes à jouer, les sets seront donc un poil plus longs. Sur la scène il y a déjà l’ampli mythique de Thurston Moore qui trône, il y a aussi des espèces de lampes moches, qui ressemblent aux bidules qui indiquent les pistes d’atterrissage aux avions dans les aéroports. Il y a aussi le matériel du premier groupe: Arthur Beatrice (il paraît qu’il y a un rapport avec Beatrice Arthur, la charismatique héroïne de comédies musicales).
Ils arrivent, et commencent à jouer, ça fait le second groupe de triphop du weekend, ça commence à faire beaucoup pour 2012 ! Sur la scène, une tête de proue un peu boudeuse est installée derrière un gros synthé, elle chante doucement en regardant de tous les côtés, le public encore maigre du début de soirée ne semble pas l’intéresser vraiment.
À ses côtés, moins boudeur, mais avec un air tout aussi timide les musiciens font gentiment le boulot, et le guitariste l’aide un peu au chant sur certaines chansons. Le concert ne restera pas trop longtemps dans ma mémoire, mais on va dire que c’était une entrée (très trop) light pour le festin présumé de la soirée.
S’ils sont les nouveaux XX, alors ils n’auraient peut être pas dû copier la maladresse et la timidité du groupe à ses débuts. Mais peut être est ce un nouvel argument de vente pour les experts en mal d’amour/de découvertes touchantes etc.
Thurston Moore se fait un peu attendre puis il arrive, un peu hésitant, sur la scène. Le concert a du mal à commencer, on dirait que le père Thurston a un peu trop goûté au cidre dans les loges.
Mais puis une fois lancé, il fait des blagues, rit tout seul. Et il donne au public des morceaux qui mélangent à la fois les compositions de Sonic Youth, son dernier album un peu plus pop, et même par moment ses expérimentations soniques les plus extrêmes. On ne peut pas dire que le mythique américain, maintenant en solo déchaîne la foule (qui semble être surtout là pour Bon Iver), mais c’est plutôt agréable, malgré un rappel dispensable imposé au public.
Puis c’est la longue pause, la scène se remplit d’un bric à brac d’instruments, deux batteries, des plateformes dans tous les sens, des draps déchirés, des loupiottes d’aéroport… Madonna? Lady GaGa? Skip The Use? Non c’est Bon Iver, nounours cool de la folk larmoyante à vocoder devenu à sa grande surprise populaire.
Il commence tout doucement au clavier. Il est en short de randonneur allemand, avec des favoris à faire pâlir de jalousie Bradley Wiggins (le mec cool qui a gagné le Tour de France).
Il a du beau monde sur scène, avec notamment l’idole des jeunes experts en musique Colin Stetson et son saxophone géant. Il joue ses chansons les plus connues, Skinny Love, Perth etc… Des extraits de tous ses albums donc.
Mais devant une telle débauche de guimauve sonore et visuelle, l’indigestion est proche, je craque après une dizaine de morceaux, et je vais me réfugier à côté. J’entends de loin qu’il a dégainé le vocoder par la suite, assez content d’avoir échappé à ça, je retrouve mes amis fans de musique en grande conversation MIDI night au PMU de l’hippodrome qui faisait des grillades pour l’occasion, le rêve avant de poursuivre la soirée.
La MIDI Night #2, comme la précédente, toujours très agréable et avec un peu plus de monde, pas grand chose à dire au niveau de la musique.
Pour le reste, pas mal de bonheur et le mélange c’est pas mal du tout. Retour en bus avec une dame un peu stressée et un jeune branché en slip (oui), et une bonne nuit de sommeil pour pouvoir attaquer la difficulté finale du weekend, le jour 3.