Pour moi, Massive Attack a toujours été un groupe de quelques chansons, plus qu’un groupe d’album. J’ai bien sur passé du temps a écouter Blue Lines, leur premier disque, mais depuis c’est surtout quelques chansons qui m’ont marquées et que j’ai ecouté en boucle: Karmacoma, “Teardrop” et Paradise Circus (chantée par Hope Sandoval et générique de la série Luther, série qui vient de revenir sur la BBC pour deux épisodes lors de fêtes de fin d’année, à voir donc).
Ce nouvel EP commence par une de ces chansons: le fantastique Dead Editors avec Roots Manuva au chant. Une boucle de flutiau hanté (peut être un sample de Herbie Hancock d’après les notes disponibles sur Discogs), une énorme basse dub, des percussions et une atmosphère menaçante. Un morceau qui pourrait être un candidat parfait pour un remix car je me vois bien danser sur cette méchante boucle de flutiau.
Azekel joue ensuite le rôle de Horace Andy sur le titre Ritual Spirit, porté par une guitare post punk qui est devenue une des marques de fabrique du groupe depuis Mezzazine. Guitare encore présente sur Voodoo in my blood, où les invités Young Fathers nous pondent un chant vaguement doo-wop me rappelant le TV on the Radio de Desperate Youth: encore du tout bon…
Il me semble que la fâcherie entre Tricky et 3D est finie puisque le compère de la premiere heure est de retour sur Take it there. La chanson, avec son piano et son rythme lancinant, est la plus proche du moule trip hop, mouvement que les artistes ont lancé avec leurs voisins bristoliens de Portishead.
Je dois avouer que je n’attendais pas grand chose de Massive Attack mais ce EP de quatre titres est peut être le disque le plus complet sorti par 3D et ses comparses. J’attends maintenant avec impatience l’album qui va sans doute suivre.
Massive Attack – Ritual Spirit (Virgin Records, 2016)