Jeudi 15 août, comme chaque année, je trépigne d’impatience à l’entrée du site du festival, prêt à assister à une vingtaine de concert, à manger des trucs bizarres, et à boire des bières, le tout au choix sous la pluie, ou sous un soleil de plomb, dans la poussière. Innovation cette année pour le festival, une deuxième scène, installée à l’entrée, judicieusement* placée dans une espèce d’entonnoir et entourée de barrières rigide; on y reviendra : elle a été baptisée scène des remparts, logique. Du coup l’espace labels et merchandising retrouve sa place à l’intérieur de fort.
Les bons moments
Premier concert des trois jours, Jacco Gardner, les cheveux les plus soyeux des Pays-Bas (prends ça Arjen Robben) se présente sur la petite scène avec ses musiciens. On avait parlé de son très joli premier disque ici. Et le concert est à l’avenant, le groupe rejoue avec application son disque, pas trop de fantaisie, mais c’est très bien fait.
Sous le soleil (oui), on peut dire que c’est le point de départ idéal du festival, un set efficace et gentiment inoffensif.
Après cette mise en condition avec Jacco, rendez-vous sur la plus grande scène, avec les danois garage/punk d’Iceage.
Là on change d’ambiance radicalement, le set est nerveux, on se croirait presque dans un concert de hardcore. Le chanteur ressemblerai à Leonardo Di Caprio période Titanic m’a confié une fan transie, le gars en question arbore un très belle mèche et multiplie les poses. Iceage c’est le neo boysband pour minettes qui aiment *trop* le garage t’vois. En tout cas leur prestation est bien efficace et je me prends à avoir envie de secouer frénétiquement la tête, et je pense que c’est le cas de pas mal de gens autour parce que leurs chansons entre hardcore et garage sont vraiment très entraînantes.
Les trucs qui laissent perplexe
Juste après Iceage, les Local Natives envahissent la scène, les américains ont sorti un deuxième album au début de l’année. Ils sont dans une mouvance agitée et enflammée de la pop, à la Arcade Fire (vite fait), avec des moments qui feraient penser à des Fleet Foxes urbains, ou au côté appliqué et premier de la classe de Grizzly Bear.
Pour résumer, ça s’agite beaucoup, ça prend quelques poses de chanteur enflammé, mais au final je n’ai pas réussi à retenir grand-chose de leur concert. Hors l’agitation et l’énergie admirable déployée pour porter leur chansons, ah en fait si, j’aime beaucoup celle-là : Heavy Feet !
Les !!!, c’est aussi beaucoup de mouvement, de l’agitation perpétuelle et un type frisé en caleçon qui arpente la scène, pendant que son groupe de baloche joue consciencieusement sa partition. Ça doit faire la troisième fois que je les vois en quelques années, et je n’en ai jamais gardé de souvenir autre que le type qui bouge dans tous les sens sur un fond de funk FM.
Là encore, c’est totalement la même chose que les autres fois, moins l’escalade des structures, mais tout y est mouvements de reins, grognement à la Tom Jones et marches le long des barrières, pour résumer ils étaient une nouvelle fois en pilotage automatique les !!!.
Le gros truc de la soirée pour le puristes
Ce soir le gros truc c’est Nick Cave, LE Nick Cave des Murder Ballads, celui qui fait verser des larmes de joie aux anciens combattants de la musique indé. Je n’ai jamais été super fan du chanteur. Au mieux j’aime quelques chansons mais comme je ne connais pas trop son œuvre et que l’ensemble indiffère, ça laisse une impression assez mitigée. Bon le concert avait l’air de ravir les nombreux fans présents, parce que c’était un premier jour bien rempli au fort de Saint-Père. Et en plus la venue de Nick a permis aux anciens combattants de faire des phrases.
Le gros machin pour faire danser de la fin
Le premier jour c’est le duo anglais anciennement TRES bruitiste Fuck Buttons qui assurent la fin de soirée. La scénographie est très cool, avec des écrans des années 2000 et le duo juste devant arc boutés sur leurs machines à bleeps.
Le set est beaucoup plus dansant que dans mon dernier souvenir live du groupe. Du coup le public, encore nombreux pour l’heure bouge doucement (on est au premier jour, il ne faut pas griller toutes ses cartouches). Et finalement leur nouveau set était idéal pour finir ce premier jour du festival, même si le set était un poil convenu.
Et avant, Fuck Buttons c’était ça (déjà cool, donc, mais un peu plus extrême).
* LOL
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