Jackson, Glow (Warp , 2013)

jackson-computerband-glow

Je me souviens du premier album de Jackson Fourgeaud en 2005, Smash. Il y avait des mélodies cassées, des leads dissonants, un côté french touch alternative et des œillades appuyées vers la hiphop expérimental. Presque dix ans après, après une semi absence des bacs, si ce n’est quelques remixes bien senti d’autres artistes, Jackson est de retour avec Glow, qui était semble-t-il très attendu par son fan club.

Quelques années plus tard, la recette semble ne pas avoir varié d’un millimètre, les sons se télescopent toujours et les glitches dans tous les sens empêchent de se concentrer longtemps sur les morceaux. Le seule changement notable étant que maintenant on se prend à surprendre un peu plus de nuances mélodiques dans la production faussement bordélique du musicien. Il y a une très paisante teinte hallucinogène et psychédélique sur certains morceaux, comme les chouettes Memory, Dead Living Things. Dead ou Orgysteria. La veine bruitiste est toujours là, elle aussi, avec le morceau d’ouvertue Blow et More, tout en dissonances jacksoniennes, je me dis que le concept est assez flou et audacieux mais ceux qui suivent l’artiste comprendront l’idée, pour résumer du bruit et des glitches maîtrisés qui donnent corps au morceau, qui le font vivre et qui le rendent unique.

Bien sûr comme souvent chez Jackson, il y a des moments très (très) dispensables, l’horriblement cheesy G.I. Jane, sans doute un hommage à un ménage à trois composé de David Guetta, MGMT et Justice. Insupportable de bout en bout, même en se concentrant très fort pour se dire que décidemment ça doit être de la rigolade, ou un jeu expérimental entre geeks de studio. On a aussi le moment B.O. moche avec Blow, monstre boursoufflé que n’aurait pas renié Justice (encore eux) ou le prog italien des années 70 (mais avec eux, il y a des fortes chances que le résultat aurait été tout autre). Et que dire de Billy, le morceau de clôture, un peu paresseux, difficile à suivre et qui semble dater de 2002. Avec le sommet atteint à 6’06 avec le retour du bon vieux Funky Drummer (avec du flanger et de la disto parce que c’est Jackson hein).

L’album n’est pas parfait, loin de là, il est même assez déceptif, surtout après avoir attendu pratiquement 10 ans le successeur d’un premier album qui traçait une route intéressante et originale. Jackson continue son chemin particulier, il ne fonce plus vers l’expérimentation, mais sa route se faire plus sinueuse, moins assurée, ses virages mélodiques et hallucinés sont des réussites, sa part bruitiste est encore un régal. Mais par contre ses essais « à la *** [insert name here] » sont beaucoup moins heureux, et sans grand intérêt. Là où ses confrères de « french touch » -pour faire un raccourci- ont définitivement choisi leur voir, Daft Punk font du revival disco avec des featurings plaqué or, Justice continue de faire n’importe quoi, et on ne sait pas trop ce que fait Etienne de Crécy, à part des remakes de l’académie des neuf.

etienne

Finalement en considérant tout ça on se dit que Jackson a encore un bel avenir devant lui, puisqu’il ne semble pas avoir choisi encore, on en reparle en 2023 ?

Jackson, Glow (Warp , 2013)

0 Comments Join the Conversation →


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *