Chronique « In a world full of butterflies… « – Théâtre de la Bastille- Samedi 23 novembre

36100-robyn1-2

In A World Full Of Butterflies, It Takes Balls To Be A Caterpillar… Some Thoughts On Falling…

Voici le titre à rallonge et le prétexte de la création de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin présentée au Théâtre de la Bastille dans le cadre du Festival d’Automne.

Réflexions sur la chute donc. Réflexions à vocations « couillue » (puisqu’il en faut pour être une chenille dans un monde de papillons).

Ces deux propositions sont plus proches de la performance dansée que du spectacle chorégraphié et mettent sensiblement à mal nos attentes. Elisabeth Bakambamba et Eric Languet se livrent tour à tour, avec puissance et caractère,  à des  exercices de solo protéiformes où la prise de parole domine sur le travail du corps et figure un work in progress en dialogue avec la chorégraphe implicitement incluse.

Le résultat, se voulant iconoclaste et fort, a quelque chose de plutôt déplaisant. Manque de méthode, absence de cadre et comédiens/danseurs qui se débattent avec quelque chose en friche auraient pu constituer quelque chose de dérangeant dans le bon sens du terme. Le propos, vaste et passionnant aurait pu donner lieu à des lectures passionnantes, mais c’est un certain goût pour l’anecdotique criard qui domine.

Les gesticulations et les provocations répétées des performers qui prennent à partie tout autant les techniciens que le public, apparaissent vaines et gratuites et semble n’être que du bruit. Ni sagacité ou puissance dans l’effort métaphorique, ni force tragique, ni humour, ni poésie n’effleurent.

On ne saurait se contenter de quelques bons mots et d’un travail inspiré sur les changements de costumes et le résultat est poussif sinon carrément vulgaire.

En tant que spectatrice, je n’ai rien contre être mise à mal, chahutée, questionnée. Ce samedi soir, je suis juste ressortie de la salle en colère avec l’impression que l’on s’est moqué de moi et que de surcroît j’ai passé une heure trente à me faire agresser.

Là où Icare chute parce qu’il a rêvé trop haut, Orbyn échoue ici à ne pas s’être donné les moyens de construire quelque chose de cohérent, sensible et humain.

 

0 Comments Join the Conversation →


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *