Il y a un côté romantique et touchant dans la musique créée par un adolescent ou un jeune adulte qu’on image seul dans sa chambre, armé d’une technique limitée, de quelques maigres références et obsessions. Sans le confort de la formation rock traditionnelle avec ses copains, ses répétitions et ses compromis, ça demande beaucoup de passion et de courage pour passer des heures seul avec son instrument. Boreal Network, alias l’américaine Nicole Johnson, est une de des adolescentes courageuses…
Ses intruments sont un vieux synthétiseur, une boîte à rythmes et un sampleur. Ses obsessions à elle sont Boards of Canada, Oneohtrix Point Never et les jeux vidéos Megadrive. Pour être honnête, une obsession pour une console de jeux vidéo vieille de 25 ans et le fait que la demoiselle sort des disques depuis plus de 8 ans me fait penser que Nicole a sans doute quitté sa chambre d’adolescente et le domicile parental depuis longtemps.
Peu importe, intéressons nous plutôt à sa musique, analogique et rétro-futuriste: des titres électronica a la Boards of Canada (« Steel Whirl », « Conifer ») , des morceaux marqués par l’esthétique du jeux vidéo comme « Sylvan Lake » ou « Couch », des mélodies new age (« Sylvan Lake », « Hike to the Summit »), beaucoup de morceaux ambiants courts, une citation électro avec « Bad Monday Hymn », plein d’extraits de dialogues et des voix trafiquées.
Quelquefois on pense aux passages les plus calmes des premiers disques de µ-Ziq (comme sur « Devil’s Tower »), d’autre fois c’est le Ducktails de « Landscape » et le mouvement hauntologiste comme sur le morceau éponyme « Itasca Road Trip ».
Le meilleur titre du disque est peut être « Badlands », sorte de morceau funky sans funk, qui pourrait bien être extrait d’une bande originale d’un film B des années 80.
Boreal Network – Itasca Road Trip (More Than Human – 2016)