Dimanche 7 décembre, à peine remise et surtout réveillée de la veille, je me dis que les allers-retours folkloriques en navette du centre-ville au Parc Expo de Rennes, c’est malheureusement fini. Mais les Rencontres Transmusicales, elles, ne sont pas encore terminées ! Parce qu’on a le droit à la soirée annuelle de clôture à l’UBU. Cette année c’était la soirée France Enters Godmode et les membres du label Godmode nous ont donc fait l’honneur de clore cette édition comme elle avait commencé : c’est-à-dire sur de très belles notes.
Dans un enchainement de sept groupes du label, c’est donc Adam Moerder ou plutôt Fitness qui a l’honneur de commencer par nous mettre en jambes ( sans mauvais jeu de mots ) en ce début de dimanche soir. Adam Moerder, chanteur et guitariste de Montreal Sex Machine que l’on a retrouvé un peu plus tard dans la soirée, a donc troqué son instrument contre une platine et une nouvelle voix toute modulée pour nous faire rentrer dans son monde.
Ça se bouscule de plus en plus dans la petite salle de l’Ubu, et surtout la température monte de plus en plus aussi, et ce n’est surtout pas le groupe suivant qui la fera baisser.. La ravissante Tara Chacón et Yyler McCauley de Soft Lit nous délivre une tout autre ambiance et musique mais nous sommes déjà sous le charme. Sur fond de pop et de r’n’b la voix de la chanteuse nous envoûte tout de suite, puissante et fragile à la fois.
Tara Chacón se déplace avec douceur et sensualité alors que Tyler McCauley a l’air de ne plus tenir sur ses pieds derrière son clavier. Avec la formation du groupe et dans certaines tonalités, on aurait envie de les comparer à MS MR, le flow du r’n’b en plus.. Ce fut en tout cas une découverte et un coup de cœur et le plaisir que le groupe prenait sur scène nous a été directement transmis.
La soirée affiche complet désormais et cela se ressent, d’autant plus que l’heure de l’arrivée de « l’enfant prodige » approche.
Mais pas tout de suite, avant il y’a Courtship Ritual. Changement d’ambiance encore. À l’écoute de l’album Pith, j’avais tout de suite accroché. Là devant la scène, je me suis retrouvée hypnotisée par les gros riffs de basse, le synthé , la douce voix de la chanteuse Monica Salazar mais aussi et surtout par les deux danseurs accompagnants le groupe ( c’était des danseurs de Sankofa en fait..). Ensuite c’est le groupe Montreal Sex Machine qui enchaîne ! En écoutant le tire Blackout, les similitudes avec Franz Ferdinand nous avaient sauté aux yeux. On retrouvera la même énergie et folie d’Alex Kapranos sur scène avec les Montreal Sex Machine. Rock, disco-punk, le groupe nous livrent un show explosif.
Entre temps, on aura eu le droit de re(re)voir les New Yorkais de Too Many Zooz, et une petite dernière comme ça, cela ne peut faire que plaisir. On les aura vu dans le métro rennais, au Liberté mais aussi au Hall 8 samedi soir, ces trois jeunes de Harlem auront « répandu leur groove pendant les 5 jours du festival », comme l’avait prévu les Trans Musicales, et ce soir c’était la der des der, ou pas..
Enfin, ce moment arrive, le tant attendu Shamir arrive sur scène. Accompagné de certains membres du label comme les chanteuses des groupes Soft Lit et Courtship Ritual aux choeurs, comme un joyeux boeuf maîtrisé entre potes Godmode duquel on serait les spectateurs privilégiés. Le concert est à peine commencé qu’il doit faire au moins 40 degrés désormais, tellement chaud que Shamir se dévêtira seulement après quelques chansons.. Le public entrera alors facilement en transe : une transe disco et house, une transe Shamir. J’ai l’impression de faire face à une diva. Diva parce qu’il est talentueux du haut de ses 20 ans, qu’il a des airs de Prince dans sa gestuelle, que sa voix androgyne nous transporte et qu’il porte merveilleusement bien le vernis vert. Oh non, nous n’avons pas été escroqué(e)s, Shamir a été à la hauteur de nombreuses chroniques pré-Transmusicales, mais surtout au delà de nos attentes. Touchant,
touché, il quittera la scène en faisant le tour de la salle pour enlacer le public. Le sourire jusqu’aux oreilles, ces cinq jours de Trans auront eu raison de moi, je partis donc sans voir Black Commando et Negative Supply. Nul doute qu’ils furent eux aussi à la hauteur de la crew Godmode et de cette soirée qui clôtura le festival, encore une fois, sur de très belles notes. À l’année prochaine les Transmusicales !
Pour les curieux (NDLR):