2017. Le Bilan. Top des albums

L’année 2017 aura été plutôt chargée en actualité musicale. Entre le retour en grâce de figures cultes, des jeunes formations prometteuses et des artistes cascadeurs, on fait le point sur une année autour de nos deux top 10, assez différents mais complémentaires.

Les TOPS 10 des rédacteurs
Guillaume Cohonner
Ariel Pink – Dedicated to Bobby Jameson (Mexican Summer)

À maintenant 40 ans, le génie fou livre de loin son meilleur album où il revisite tout les styles qui l’ont obsédé durant sa carrière  : gothic, psyché folk, new wave et même G funk, tout y passe au fil d’un disque gavé de singles en pagaille. En bonus, il met l’éclairage sur Bobby Jameson, héro oublié de l’underground californien.

King Krule – The Ooz (XL Recordings)

La grisaille et la solitude des cités anglaise ne cesse de hanter cet album sous forme d’errance nocturne et de mélancolie post-rupture. Anxiogène et poétique, King Krule assoit sa crétivité tout au long de 19 titres entre dubstep, trip hop et jazz pour un album résolument en phase avec son époque.

Liars – TCTF (Mute)

Désormais seul maître à bord de l’OVNI Liars, Angus Andrew livre un album entre electronica, noise et psychédélisme plein de mélancolie et de gouaille DIY et s’offre ainsi une échappée en solitaire libératrice et salutaire.

Holy Shit – Solid Rain/Bad Habitat

Matt Fishbeck is not dead  ! Véritable Malcolm McLaren californien (autour de la scène où évolue Geneva Jacuzzi, Ariel Pink, John Maus et Puro Instinct), le fils spirituel de Lawrence de Felt sortait cette année une compilation de bedroom music avec Bad Habitat (qui couvre les cinq dernières années), et Solid Rain, album foutraque et érudit mais au combien fascinant.

Petit Fantôme – Un Mouvement pour le vent (Because Music)

Après l’excellent $tave, Pierre Loustaunau,  ex-François & the Atlas Mountains, revient avec un disque  qui rivaliserait sans difficulté avec ceux des maîtres Pavement et Deerhunter. C’est audacieux, poétique et introspectif, Petit Fantôme a livré un album attachant aux accents faussement naïfs.

Poni Hoax – Tropical Suite (Pan European Recordings)

Avec douze ans d’existence et une carrière rocambolesque et alors que le groupe annonçait leur split, le groupe de Nicolas Ker et de Laurent Bardainne n’en fini pas de fasciner. Enregistré aux quatre coins du monde, Tropical Suite réussi le pari difficile de conjuguer la déprime post-cuite à des compositions colorés.

babx – Ascensions (Bison Bison/L'Autre Distribution)

Album né dans l’urgence après les attentats du 13 novembre, Ascensions est une œuvre cathartique sans concessions ni artifices où la contemplation et la poésie surplombe un sujet pourtant funeste. Un album paradoxalement lumineux, une ode à la vie comme un besoin viscéral sans pour autant oublier.

John Maus – Screen Memories (Ribbon Music)

Sorti des radars depuis plusieurs années, John Maus reprend du service avec un album sombre et incantatoire où Joy division croise la musique médiévale de Pérotin pour une plongée macabre à l’esthétique lo-fi.

Destroyer - Ken (Merge)

Membre de The New Pornographers, Dan Bejar sort depuis vingt ans des chansons intemporelles sous le pseudonyme Destroyer. Avec Ken, album ambitieux, il mêle la chaleur des cuivres à des éléments électroniques pour un album de pop moderne, généreux et inspiré.

Shabazz palaces - Quazarz vs. The Jealous Machines (SubPop)

Shabazz Palaces sort un double album sous forme de space opera brumeux et résolument futuriste. Moins ésotérique que son prédécesseur, Quazarz vs. The Jealous Machines est un disque réaliste qui questionne son époque tant au niveau politique que technologique.

Stéphane Guéguen
Richard Dawson– Peasant (Weird World)

Richard Dawson est un auteur/compositeur injustement méconnu de Newcastle, génial mais pas très accessible. Peasant sera votre porte d’entrée pour son monde musical à la fois inquiétant et étrangement beau.

Fever Ray – Plunge (Mute)

Nouvel essai solo pour Karin Dreijer, cette fois ci avec un album presque lumineux, nourri des ses démons, de ses obsessions, mais aussi bien plus personnel que ce qu’elle donne à voir avec The Knife (peut être).

(Hydra Head)

Dix ans après leur dernier album, les américains d’Oxbow on fait cette année leur grand retour. Retrouver la voix inimitable d’Eugene Robinson, les compositions fourmillant d’idées et le son inimitable du groupe sont sans aucun doute les plaisirs de 2017.

IDLES– Brutalism (Balley Records)

The best way to scare a tory is to read and get rich :  tout est déjà dit dans les paroles de Mother. Idles est un groupe qu’on peut considérer comme réaction artistique courroucée au Brexit et au climat social sombre de l’Angleterre.

Petit Fantôme– Un Mouvement pour le vent (Because Music)

Ambiance estivale et rêveuse pour ce nouvel album de Petit Fantôme, encore une fois impeccable.  Poésie des mots et des arrangements pour le plaisir de nos oreilles fatiguées.

Call Super – ARPO (Houndstooth)

De l’electronica ludique ? Oui ! L’anglais Joe Seaton / Call Super a sorti un des disques les plus doux à l’oreille, une variété foisonnante de sonorités qu’on croyait pourtant usées jusqu’à la moelle.

Grandaddy – Last Place (Colombia)

Le grand retour de Jason Lytle, dernière livraison de Grandaddy, l’album est la suite logique de Sumday et de The Sophtware Slump. De la pop bricolée, usée et grandiose, spécialement fabriquée dans le Montana pour vos marches contemplatives et vos gueules de bois tristounes.

Playboi Carti – Playboi Carti (Interscope)

La première mixtape très attendue du rapper d’Atlanta est un mélange audacieux de recettes classiques et de simplicité dans le flow et les paroles. Un des disques a écouter cette année avec bien entendu le disque de Kendrick Lamar.

Kendrick Lamar – DAMN (Top Dawg)

Que dire, sinon que cet album de Kendrick Lamar est un monument de colère, de storytelling édifiant et de rimes percutantes. Où chaque chanson est un tableau et raconte une histoire.

Mount Kimbie – Love What Survives (WARP)

De l’électronique riche, avec des invités au top : King Krule, James Blake et Andrea Balency. Sous une apparence plutôt classique, on sent que le duo anglais a de nouvelles ambitions et de nouveaux horizons pour leur musique d’une richesse rare.

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