L’été est là, avec lui sa myriade de festivals, comme chaque année nous avons sélectionné notre favori absolu. Nous serons comme chaque année dans l’enceinte du Fort de St-Père, appareil photo à la main et les oreilles grandes ouvertes pour la 29eme collection été de la Route du Rock. Nous avons rencontré les deux têtes pensantes du festival François Floret et Alban Coutoux, à Paris, où ils étaient de passage pour présenter la programmation 2019.
Avant de parler de cette année, quel est le bilan de la belle édition du festival de l’an passé ?
François Floret : Globalement ça a été sans conteste une très très bonne édition sur le plan artistique. On est ravis de tous les concerts qu’on a pu voir. La fréquentation a été très bonne (NDLR : 21000 spectateurs) mais pas suffisante pour équilibrer l’édition puisqu’on a perdu aux environ de 200000€, ce qui n’est pas rien… Et après avoir analysé dans les détails l’édition, on se rend compte que c’est surtout le dimanche qu’on a perdu la bataille malgré la présence de Phoenix, de Charlotte Gainsbourg et de Jungle qui n’ont pas rassemblé suffisamment de monde. Il nous manquait en gros 4000/5000 personnes alors que les autres soirs ont plutôt bien fonctionné.
On va parler de la programmation de cette année ? Il y a moins d’artistes français cette année ?
Alban Coutoux : Oui, il y a moins de gros artistes français cette année, mais la nationalité n’a jamais été un critère de choix pour la programmation.
François : Le batteur de Tame Impala est français, la chanteuse de Stereolab est française !
Alban : Oui, il n’y a pas vraiment de calcul par rapport à ça ! Après on est toujours dans cet équilibre entre groupes un peu cultes que ce soit Tame Impala, Stereolab ou Beirut; et d’autre formations un peu moins connues, on essaie aussi d’avoir des exclusivités, on a toujours cette idée de parcours que l’on souhaite conserver entre la plage l’après-midi et le fort, avec les deux scènes du fort qui ne se chevauchent pas. C’est une formule parfaite qui permet de suivre toute la programmation
Des têtes connues comme Idles reviennent, cette fois ci sur la grande scène ?
Alban : Oui c’est tout à fait ça. Le festival a tisé des liens avec certains artistes dont on suit le parcours, Idles était une grande révélation il y a deux ans, je pense que tous ceux qui ont assisté à leur concert ont passé un grand moment. Quand ils ont sorti leur deuxième album, on a tout fait pour les inviter à nouveau.
François : Surtout qu’ils voulaient absolument revenir !
Quelles sont vos attentes de la programmation de cette année ?
François : Moi personnellement c’est Tame Impala, parce que ça va être un concert assez exceptionnel, il n’y aura que deux dates en France. C’est un gros show, qu’on aime le groupe ou pas (moi je l’adore), il vont amener un show dingue, ils vont jouer derrière des écrans vidéos géants avec lasers, canons de confettis; tout ça va vraiment être très spectaculaire. Ça va sans doute être le plus gros concert qu’on ait accueilli au fort, un grosse production.
Alban : Deerhunter, ils avaient joué le même soir que My Bloody Valentine en 2009. C’est aussi un groupe culte de la scène indépendante américaine, qui a embrassé plein d’esthétiques, le groupe n’est plus du tout le même que celui de 2009.
Au niveau de l’électro ?
François : Moi j’attends beaucoup Jon Hopkins en live, depuis le temps qu’on lui court après ! On est très contents de l’avoir. Là aussi ça va être un gros show vidéo.
Alban : Il y a aussi l’artiste qui va clôturer le festival : Silent Servant, un californien, de l’electro darkwave très puissante. Paula Temple qui va terminer la soirée de vendredi. On a de très très beaux artistes pour finir en beauté chaque soirée.
Sur la plage ?
Alban : Le premier jour c’est Anemeone (sic) de Montréal, le croisement un peu rêvé entre Tame Impala, Stereolab et Melody Echo Chamber, très pop psyché. Le dernier jour le samedi, c’est Laure Briard qui va jouer, très pop, idéal pour la plage.
Est ce que Christophe Braud sera de retour pour une conférence ?
Alban : Bien sûr on continue aussi l’expo photo. Cette année c’est Pierre-René Worms pour son travail sur la new wave 70-80. Et La conférence de cette année sera sur l’histoire du post-punk 77-83, dans l’amphithéâtre Chateaubriand.
Des nouveautés ?
François : Cette année on a pris la décision de supprimer le dimanche, cette année on a la chance d’avoir un jeudi 15 août, les gens auront donc plus la possibilité de faire le pont ! Pour l’instant les locs sont équivalentes à l’année dernière, ce qui nous donne plutôt raison. Sinon le dispositif reste sensiblement le même…
On va améliorer le son, on a déjà un bon son, mais on change de système sur le scène principale, on devrait gagner en qualité. On va aussi maximiser le nombre de food trucks et mieux gérer les bars pour qu’on ait moins d’attente. On essaie de fluidifier l’accueil.
Et en ce moment vous écoutez quoi ?
François : Moi j’écoute beaucoup Altin Gün, ça met une patate monstrueuse, j’ai trop écoute Jon Hopkins, donc j’arrête, de peur de me lasser (même si j’ai du mal à me lasser).
Alban : Moi j’écoute la compile qui a réalisé par Allah La’s pour illustrer un film sur le surf, ils ont invité plein d’artistes comme Conan Mockasin, le guitariste de MGMT etc… ça s’appelle Self Discovery For Social Survival.
La route du rock aura lieu du 14 au 17 août 2019, au fort de Saint-Père, à la Nouvelle Vague et à la plage ARTE concert.