Après quelques jours de repos très mérités, voici le récapitulatif de notre passage à la Route du Rock. On a passé là-bas trois jours intenses (ok deux jours intenses) et un voyage dans le paysage actuel de la musique indépendante. Voyage qui n’a pas été toujours très agréable, mais c’est le jeu hein.
Le premier jour : PJ Harvey et IDLES, vive l’Angleterre.
Le premier jour ne commence pas très bien avec la découverte de Calypso Valois sur la plage Artetm, un moment très pénible, que même une gorgée de bière n’arrive pas à faire passer.
On arrive un peu en retard. En ayant raté les très dispensables Foxygen et Froth. Mais juste à temps pour le concert de PJ Harvey, sans conteste la grosse tête d’affiche du festival. Et on n’est pas déçus, la dame de Yeovil (sic) entourée de son gang fait le boulot, le concert se déroule sans accroc. On retrouve des titres des deux derniers albums, en plus de quelques vieilleries bien choisies.
Autre grand moment, IDLES, les enragés de Bristol qui ont apparemment bien pris l’apéro et vidé la pharmacie avant de monter sur la scène. Le concert est à la hauteur de leur extraordinaire Brutalism, album sorti il y a déjà quelques mois. Le set est mené à un train d’enfer, Joe Talbot le chanteur éructe, s’agite, crache et ambiance la petite scène des remparts. Il finit même par une petite promenade dans le public en compagnie de son acolyte guitariste.
La suite de la soirée est anecdotique, entre la techno glacée d’Helena Hauff et le set nostalgique (forcément nostalgique) de DJ Shadow.
Le deuxième jour, bonheur à tous les étages, et cachetonnage fiscal, aussi.
Samuel approves this.
Sans contestation la meilleure soirée du festival, avec pratiquement un sans-faute au niveau des artistes et des concerts. Un début rondement mené avec les très bons Cold Pumas et leur batteur réjoui qui ont ouvert la soirée en beauté sur la petite scène. Parquet Courts a fait le boulot sous le soleil, en proposant comme à leur habitude un concert bien efficace.
A 20h, sont arrivés les joyeux lurons d’Arab Strap, vétérans des années 2000 avec un set nostalgique, où on retrouvait bien sûr Girl of Summer, Don’t ask me to Dance et The First Big Weekend. Aidan Moffat très en forme a arpenté la scène, distribué les bons mots et a pu repartir avec la satisfaction du devoir accompli.
Jesus and Mary Chain étaient la tête de gondole de cette deuxième soirée. On pouvait craindre une prestation sans surplus d’âme et de passion, comme toutes ces vieilles gloires britanniques usées qui vendent des éclats de leur passés aux festivals.
Et c’est exactement ce qu’on a eu, un concert poussif, sans invention, avec des morceaux qui s’enchainent et un groupe sur pilotage automatique.
Heureusement, Future Islands arrivent peu après. Et ils ont fait le boulot comme prévu, le chanteur intense Samuel Herring nous a régalés de ses pas de danse absurdes et de ses envolées lyriques. Ce qu’il y a d’extraordinaire chez ce groupe c’est que même les morceaux les plus faibles restent marquants, grâce à l’implication sans faille du showman.
Soulwax a clos la soirée avec ses trois batteurs et son setup de scène immaculé, lancinant et pas mal avant de dormir, pas de quoi crier au génie, tout de même.
Le troisième soir, c’est relâche
A la plage, Petit Fantôme donne un aperçu de ses progrés et de ses nouvelles chansons, parfaites pour se préparer à la dernière ligne droite. Les pieds se font un peu plus lourds, mais les Proper Ornaments tentent courageusement de réveiller la flamme dans le fort avec un set léché aux relents de Ride et autres grands anciens. Avant que la glaciale Angel Olsen ne fasse retomber tout le monde dans une torpeur de début de soirée.
Torpeur que les agités de Yak et le standuper/musiciens/rigolo Mac de Marco vont essayer de faire partir avec des sets qui à défaut d’être inventifs ont le mérite de prendre quelques risques et de proposer des bons morceaux.
Evidemment du second, les internets n’ont retenu que sa phrase de Vanessa Carlton répétée en groupe, pas simple l’ironie à l’heure du 3.1.
Le reste, c’est Interpol qui reste dans sa zone de confort, en moins bien qu’avant, c’est la pantalonade un peu triste des Moonlandingz, Ty Segall qui fait le Ty Segall et enfin les Tale of Us qui assoment le public restant sous une avalanches de sonorités technoïdes.
Au final, on a une édition bien contrastée, avec plusieurs très bons moments, et qui a globalement satisfiait le public, comme le prouve les plus de 30000 spectateurs (une grande réussite) qui ont répondu présents à l’appel de la musique au Fort de Saint Père.
Observations diverses
- Le son des Black Lips devait être assuré par le chanteur d’IDLES.
- Les interviews de festivaliers ont eu un beau succès.
- « Nan mais je ne sais pas si je peux répondre à vos questions, je suis bloggeuse »
- La palme de l’intensité sur scène est difficile à remettre : cc IDLES/Future Islands/le zozo des Oh Sees…
- Les disputes dans les queues pour la bouffe étaient les plus belles vues depuis des années.
- Le traiteur sicilien était au top
- On n’a pas vu le fumier, mais on a bien vu tous les gars qui pissaient sur les murs.
- Un gars a offert la moitié de sa pinte échaudée à un groupe, je ne sais pas comment ils doivent le prendre.
- Maltraitance, Mac de Marco a forcé Angel Olsen à assister à son concert depuis la scène.
- Le whisky a un effet sur la production de salive #IDLES
- Quelqu’un a lancé un épi de maïs à Mac de Marco, qui l’a mangé, tranquille.
- La Route du Rock avec du monde, c’est problématique pour trouver ses copains.
- Oh Sees, pourquoi deux batteurs pour arriver à ce résultat ??
- Les navettes ne passent pas les artistes de la programmation.
- Oh Sees, c’est vain, bruyant et répétitif