Quand on pense à Plaid, on se remémore l’âge d’or de l’IDM/electronica, les années 90, le début des années 2000. Où des artistes exploraient un monde de mélodies cotonneuses, de percussions humides et de glitchs maîtrisés. On pense aux grands anciens comme Aphex Twin, The Orb, Autechre… etc. La plupart de ces anciens ont fait des retours ces dernières années, et pas toujours pour le meilleur. En voyant la jaquette de Reachy Prints, j’ai eu l’impression de revoir celle de The Herbalizer pour l’album Blow Your Headphones, et je me suis pris à craindre un virage ganja roots pour les deux geeks musicaux de Londres.
Dès le premier morceau OH, soulagement, Plaid n’a pas pris une ride, d’ailleurs ils n’ont tellement pas pris de ride que tous les morceaux sont à l’avenant. Les arrangements sont Plaid-esques ; on reconnaît de suite leur patte assez unique, ces leads subtils et ces percussions un peu tordues, comme jouées dans de la ouate.
Et ces voix étherées devenue instruments de musique. Ce qu’il y a de bien c’est que tout le début du disque coule sans heurts, comme un mix de musique new age. La musique de Plaid n’a pas vraiment évolué en 20 ans, bien sûr les machines sont plus précises, les glitchs sont plus digitaux, mais le fond reste le même. Ils contemplent de grands paysages sonores, les habillent de petites touches, et les mettent en rythme.
Un exemple ? Plusieurs même ! Sur l’album, il y a Slam, Ropen ou même en version un peu plus agressive Tether (qui est peut être le morceau le plus expérimental de l’album, oui il y a de la basse dessus). La plus grande force du groupe (à l’instar de leurs camarades de Boards of Canada) reste bien sûr leur capacité à faire des mélodies accrocheuses, presque pop, l’exemple parfait étant bien entendu Matin Lunaire sur cet album, du Depeche Mode de chambre ou bien de l’Eurodance de garçon(s) timide(s).
On remarquera aussi la fin de l’album avec Liverpool St(reet), morceau vraiment étonnant, et rappelant un peu les expérimentations de Squarepusher sur Feed Me Weird Things (Rephlex, 1996). On est clairement du côté de nouveaux horizons, et sur ce qui est la base de l’electronica, à savoir la recherche et l’innovation sonore. Les anglais lorgnent du côté de Terry Riley ou de Steve Reich. Cette petite surprise de fin de disque est de très bonne augure pour les prochaines sorties du duo dynamique.
Plaid – Reachy Prints (Warp, 2014)
c’est assez intéressant de voir PLAID se mouvoir dans ce lagon mélodique avec cet album, je retrouve un peu, cette mélancolie que j’ai percu dans le dernier album de Boards Of Canada, un autre groupe musical qui semble piégé dans la bulle qu’il s’est lui-même construite. Ce Reachy Prints est surtout sombre, je retrouve trés peu ce qui caractérisait Plaid, ce coté enfantin dans les mélodie,ce coté ludique dans la construction des morceaux…Néanmoins cet album reste toujours aussi bon à écouter et comme le dit cette chornique , oui la pochette donne pas tellement envie au départ