Perera Elsewhere n’est pas complètement un inconnue, on avait déjà entendu sa voix caractéristique sur des morceaux de Modselektor. Là on quitte les rivages de l’IDM pour la douce nostalgie du trip hop, acid jazz, soul electronica (rayez les mentions en trop).
Everlast est le premier album solo de la chanteuse, on peut penser à un premier album qui nous présenterait son monde intérieur ; un monde légèrement nostalgique, avec des invités pas vraiment connus pour leur joie communicative comme Gonjasufi. La voix résonne comme si elle chantait dans une crypte médiévale, une ambiance un peu glauque, Perera Elsewhere a donc créé le tripgoth, suapoudré de soul et de sonorités exotiques.
Et ça commence bien, dès le début, la deuxième piste Giddy, avec un featuring du Gonjasufi, on entre dans le vif du sujet. Des effets dans tous les sens, reverb omniprésente et à forte dose sur les voix et un bon vieux panning stereo. Comme du Tricky millésime 1995 mais dans une version actuelle et un poil plus pop.
Shady, ses voix mystérieuses et éthérées noyées sous des samples étirés au point de ne plus être trop reconnaissables. Carousel pour le moment un peu mélancolique, avec la voix de la chanteuse (je crois) modifiée qui fait les chœurs. Et il y a bien sûr le tube de l’albul, Dreamt that Dream, où on dirait que le fantôme grinçant et chaleureux de Marina Topley Bird reviendrait nous hanter, sur un fond de hautbois nus et de programmations sèches.
Le disque est simple, c’est ce qui frappe, malgré les quelques artifices de production, les morceaux sont secs, squelettes délicats nimbés de reverb et d’effets stéréo analogiques. On peut penser aux dernières production de Funkstörung, ou à un Portishead dont on aurait coupé les ailes prog et les envolées synthétiques et répétitives.
Perera Elsewhere – Everlast (Friends of Friends, 2013)