Midaircondo est un duo féminin suédois, qui oscille subtilement entre douceur et noirceur. Elles offraient le 7 mars dernier un concert intuitif et intimiste. Après être passé entre les phoques de céramique de l’exposition de Mårten Medbo, j’arrive dans le petit auditorium de l’Institut Suédois. Le concert a déjà commencé, tout le monde a été ponctuel.
Le public est installé sur les petits gradins, en silence. En face, une toile tendue. Les deux musiciennes s’affairent sur un plateau de câbles et de tables de mixage. Des vagues de lents vrombissements roulent déjà, relevées par de légers cliquetis. Pour reprendre une formule tombée dans un coin de la salle, on dirait deux petites abeilles au travail, qui voltigent dans un champ électrique. Des rythmes branle ballants gonflent le prisme. Les mélodies viennent parfois de leur chant doux et spectral, parfois du souffle lascif des cuivres.
Les projections qui les encadrent apportent une nouvelle dimension au projet. Elles se mettent en scène, déambulent dans des décors géométriques et fantomatiques, stagnent au cœur de jungles sombres, en boucles infinies. Portés par les soufflements, les remous, les élans, on s’imagine explorant un grenier un peu oublié, plein de bibelots brisés. Le duo sait faire place à l’improvisation, au dialogue, et vient stimuler les imaginations.
Midaircondo joue maintenant depuis plus de 10 ans. Elles étaient venues à Paris pour un passage express de 12 minutes à l’ONU à l’occasion de la journée de la femme. Elles en ont profité pour nous faire partager cet instant expérimental, calme et très joli.