Marc Desse au Pop In. Mardi 2 octobre 2012

Ce soir je vais voir un artiste français que l’on suit depuis plusieurs années, et qui a fait de nombreux concerts mémorables au moment de nos soirées NFT (c’était avant). Marc Desse, chanteur français punk romantique, un gars adorable qui fait un mélange de chanson française, de pop avec un vrai côté punk (fou et punk, pour de vrai -pas à la Robi pour donner un contre-exemple parlant. Pour le style c’est assez difficile à définir, mais un concert est la garantie d’assister à un moment assez unique. En plus on est au Pop In haut lieu de la musique pop à Paris, on est sûr d’avoir une ambiance un peu intimiste.

We The Committee

Pour le début de la soirée Marc et ses musiciens ont invité les anglais de We The Committee, duo originaire de Londres.  Ils commencent d’ailleurs leur concert un peu en retard, à cause d’un bout de câble de carte son perdu dans le ferry.  Les deux anglais font une sorte de pop neurasthénique à la XX au premier abord. Puis à l’écoute on est plus proche de groupes un peu trip hop (oui) comme sneaker pimps.

Il est de bon ton de cracher sur le trip hop et ses errements depuis quelques années, surtout chez les wanna bes, que vous reconnaîtrez, chez les gars qui écoutaient que du metal ou du reggae festif il y a 5 ans, et qui sont devenus soudainement des esthètes bruyants, zélateurs de la coolitude ; et bien entendu chez les communicants, ceux qui ne sont que cœurs et amour pour ce qui est bankable (ou ce qui peut éventuellement étoffer leur personnalité déjà fascinante), ceux qui ne sont que coups de cœurs passagers et suivisme enragé.

We The Committee: la fille

S’il  y a eu des trucs affreux dans le trip hop, ce sous genre musical a quand même compté des groupes comme Portishead, Sneaker Pimps (très bons albums) ou Massive Attack, et on peut raisonnablement penser qu’ils ont fortement influencé des groupes comme The XX ou même les joyeuses photocopieuses à capuches de chez Breton. (C’est vrai aussi que je me souviens avec émotion d’une interview de cette andouille de Saez qui se déclarait (sans rire) influencé par Portishead et la musique sombre).

J’arrête la digression. L’autre fois en voyant les grecs de Keep Shelly in Athens je me disais qu’on ne voyait plus assez ce genre de groupes. Et ce soir je suis content, il y un nouveau groupe de néo trip hop devant mes yeux ébahis.

Les We The Committee  jouent comme dans les années 90 – 00, en bons enfants des noughties ils utilisent tous les moyens de la technologie actuelle, les multi tap digital delays, les logiciels de musique qui permettent de séquencer parfaitement les morceaux. Là où les limitations de la technique, et le coût des matériels empêchaient les petits groupes de créer un son unique ou d’arriver au résultat voulu il y a dix ans, maintenant toutes les difficultés techniques sont levées. Il n’y a plus qu’à avoir des idées.

We The Committee: le gars

Et les anglais en ont des idées, ils n’ont pas de complexes non plus, c’est frais, sincère et ils jouent sans se soucier de la coolitude. Certes le gars est quand même super looké, avec barbe et tatouages. Mais leur musique est unique, certes un peu datée et inspirée, mais c’est travaillé et chaque morceau fonctionne parfaitement. On sent du  travail et des idées claires.

A ce moment du concert je me demande pourquoi je ne connais aucun groupe français avec ces idées, cette fraîcheur,  et cette manière de jouer un style qui peut paraître un peu daté au premier abord. La réponse ? C’est la plupart suivent tous le truc estampillé cool par les RP un peu paresseux, ils se contentent de suivre la mode et d’essayer de faire pareil que le voisin, accompagnés par cette tendance à s’esbaudir sur le moindre groupe qui joue un peu vite en chantant aigu, quitte à entendre 10 fois le même morceau pendant un concert.

En tout cas, les gars font un concert de première partie impeccable, visiblement contents d’être là malgré le retard.

Marc Desse

Changement de plateau, sur la scène les musiciens qui accompagnent Marc Desse s’installent, un batteur, un guitariste et un clavier. Le chanteur, le chef, lui il joue de la basse au début du concert.  Ça part bien, les morceaux sont bien portés par le batteur métronome, et les musiciens sont très au point. Ce qu’il y a d’extraordinaire avec Marc Desse, c’est cette capacité à toujours rester en équilibre, par moment, on peut avoir l’impression que la chanson va tourner au cheesy, mais le garçon a le pied très sûr et se rattrape toujours (et parfois c’est pas du tout gagné d’avance).

Marc Desse (allégorie)

On navigue entre pop mutine, un peu de rock et un esprit punk toujours présent. La voix n’est pas toujours assurée, mais la sincérité et l’énergie sont toujours là. Puis vers la fin du concert, tout le monde tourne, Marc passe à la guitare, le guitariste devient clavier et le clavier, bassiste ; le batteur quant à lui, un peu moins chanceux reste sur son engin (bon il n’a pas trop l’air malheureux en fait). Et la membre honoraire du groupe, Anne, monte sur la scène, pour terminer en beauté le concert avec toutes les chansons à deux voix.  On pouvait s’en douter un peu, elle était debout devant la scène depuis le début du concert.

Marc et sa bande

Ils jouent Petite Anne, Mona et moi, et d’autres chansons pour finir le concert et quand ils quittent la scène, le public assez nombreux a l’air bien content et resterai bien dans le coin toute la nuit. Comme j’ai école le lendemain je quitte les lieux, avec plein de jolies mélodies dans la tête et le souvenir d’un chouette numéro d’équilibriste. À suivre, donc.

 

Ah et j’ai oublié de dire que c’était la release party de Video Club.

À écouter ici :

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