La dernière fois que j’ai vu Laetitia Sheriff, c’était lors d’un DJ set roboratif pendant un match de Roller Derby à Rennes. Pour ambiancer le ballet brutal et fascinant des filles, elle avait fait une sélection à base de musique à guitare des années 90. On y retrouvait toutes ses influences, Sonic Youth, le rock à guitare, le mélodies dissonantes. Je me souviens m’être demandé quand allait sortir un nouvel album, le premier étant déjà sorti il y a déjà près de dix ans. Entre temps il y a eu bien sûr des collaborations variées et des expériences variées.
Ce cheminement a nourri son nouveau disque, Pandemonium Solace and Stars, au vu du titre tout un programme, avec un titre pareil on pourrait presque penser à un disque de drone doom métal. Mais on parle de Laetitia Sheriff, ici pas de messe noire ou d’incantations cabalistiques. Au gré des dix chansons de l’album on retrouve bien tous les jalons, toutes les obsessions de l’artiste; une musique sous influence des années 90, sombre et crépusculaire, obsédante et hypnotique, traversée de fulgurances sonores. Le disque est visiblement la somme de ses expériences musicales depuis ses débuts, on sent les influences variées et les apports de chaque rencontre artistique. On y trouve des violons moelleux, des sons électroniques perçants; mais elle revient toujours à l’essentiel, la guitare qui habille chaque morceau et accompagne sa voix.
Pandemonium Solace and Stars est une des jolies surprises de l’automne. Le disque idéal pour accompagner vos matinées blêmes et faire gentiment danser votre spleen d’octobre.
Laetitia Sheriff – Pandemonium Solace and Stars (Yoyanka, 2014)
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