Plongée dans l’underground rennais ou un concert de La Sera à Rennes (cet article contient une référence à Woody Allen, sauras-tu la retrouver ?)
Vendredi 15 juin, La Sera (bassiste des Vivian Girls en échappée solo) venait présenter son album See the Light, à Rennes, dans un lieu inattendu, ambiance boom-chez-tes-parents, une maison à la déco furieusement 80’s, le 126 (d’après le numéro de la maison, oui). On arrive vers 20h, ambiance hipster branchouille, et on boit de la bière en canette en attendant que ça démarre, sous la pergola d’un pavillon, à quelques mètres d’une rampe de skate en construction. Une première bière, puis une deuxième, car la demoiselle se fait attendre. Une virée dans des toilettes à la déco très spéciale plus tard, c’est finalement vers 21h30 que le jolie rousse fera son apparition.
La scène est improvisée, dans un coin du salon, entre la cheminée et la lame halogène de salon, un peu comme si le groupe de ta soeur venait jouer quelques titres à tes 15 ans. On se trouve un coin de canapé pour se percher et voir un peu, car oui, je suis petite, et le salon plutôt plein comme un oeuf. Et le concert s’ouvre sur Break my Heart. Le son n’est pas génial, et pour cause, le salon est plutôt bas de plafond. Par moment, on entendra tout juste voix de La Sera, pourtant plutôt joliment haut perchée (mais comme dirait Chloé, la musique c’est sale uniquement quand c’est bien fait). Timidement, la Sera ose quelques mots en français, on ne comprend pas tout, mais elle est charmante avec son épaisse frange rousse. Les titres s’enchaînent rapidement, la pop lumineuse (Real Boy, I’m alone) et les jolies balades (Love that’s gone, Don’t Stay) de La Sera, qui ne se détache pas franchement de son précédent travail avec les Vivian Girls, plaisent manifestement au public branchouille, peut-être un peu moins gêné que moi par la piètre qualité du son. Mais le naturel de groupie enthousiaste reprend le dessus et sur Please be my third eyes ça sautille gaiement sur notre canapé. Dans une tentative pour achever de conquérir son public, La Sera et son groupe s’essayent à la reprise de Ça plane pour moi, ce qui a le mérite d’être drôle. Ce qui l’est moins, c’est la tentative de faire une reprise d’Under the Bridge des Red Hot Chili Peppers. Devant le manque d’enthousiasme du public, le groupe abandonne, mais les Red Hot deviennent clairement un running gag pour le groupe, qui tentera plusieurs fois de caser un titre des californiens surexcités pendant le concert. Second degré ? Rien n’est moins sûr, car le concert s’achève sur un solo qui lorgne vers le rock californien FM. L’album a été égrené en intégralité, le concert aura duré une heure montre en main, sans rappel (mais qui fait des rappels dans une boum ?). Et comme dans une boum, La Sera filera boire une bière dans le jardin une fois son concert achevé, entourée de garçons, comme la fille la plus jolie et la plus populaire de la soirée.