C’est devant un public curieux et ambiancé par l’happy hour à Petit Bain que Hyperculte, en tournée avec Papier Tigre, donnait son dernier concert jeudi 12 mai à Paris. Le duo formé de Simone Aubert à la batterie et chant et de Vincent Bertholet à la contrebasse (et chant également) a livré toute son énergie de fin de tournée ce soir là.
L’émotion était palpable, à la fois sur scène et dans le public. Ce dernier, de primes abords calme et attentif, a finalement décidé de se déhancher allègrement, passé les premiers morceaux. Il faut dire que le duo est tout à fait convaincant tant la composition batterie-contrebasse ne nous laisse pas un instant imaginer qu’elle pourrait délivrer des mélodies aussi entêtantes et dansantes. A ces mélodies s’ajoutent les chants de l’une ou l’autre, scandés tels des récits d’histoire. Le charme opère et on vit une expérience musicale déroutante, il faut l’avouer. Le morceau Cholera en est un bon exemple. Les musiciens ont terminé leurs notes par-dessus les applaudissements et encouragements d’un public unanime.
Enfin, formation à deux musiciens oblige, le contrebassiste en profite pour utiliser moults pédales à effets et en enregistrer des loops qui rythment les morceaux. La batteuse, elle, a choisi d’installer à plat une guitare électrique à sa droite. Une baguette coincée sous les cordes, cette guitare devient une extension de sa batterie pour un effet des plus psyché.
Après une courte pause (à croire que les Nantais étaient impatients), voilà Papier Tigre qui déboule. Deux guitaristes entourent le batteur complètement à bloc. La voix d’Eric Pasquereau, premier guitariste, apparaît comme haut-perchée mais tout à fait juste et après quelques minutes, elle s’avère être captivante et colle parfaitement à la nature de ce groupe. Si on peut être sûr s’une chose avec Papier Tigre, c’est bien l’ « honnêteté » avec laquelle ils jouent. On sent qu’ils souhaitent faire « revivre » le rock et c’est tout à fait réussi. Néanmoins, leur choix de jouer aussi fort m’aura fait quitter la salle bien avant la fin de leur concert. Une chose est sûre, on a laissé le groupe avec un public conquis voire conquis d’avance.