Vieilles Charrues 2014 : Jeudi 17 juillet 2014

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Ben oui il y avait du monde, tu croyais quoi.

Depuis plusieurs années maintenant, afin d’élargir notre horizon musical, pour profiter de la météo clémente du centre Bretagne et écouter de la musique dans une ambiance de qualité ; je vais rendre visite au mastodonte de l’industrie festivalière, les Vieilles Charrues à Carhaix.

Cette année on commence le jeudi, le jeudi étant un peu la soirée d’ouverture du festival, celle que souvent les festivals ont du mal à remplir. Du coup la programmation de ce soir ne fait pas franchement dans la subtilité, il faut de l’efficace. Et ça part très fort, en arrivant sur le site j’entends les hululements  de Vanessa Paradis et je la vois se dandiner sur un écran géant, ça commence fort, la nana reprend tous ses tubes, oui, tous, même Joe le Taxi, qui passé à la moulinette de la production « chanson française formatée » et des requins de studio est totalement méconnaissable. La remarque s’appliquant également à toutes les autres chansons, la désagréable impression d’entendre toujours le même morceau.

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Darty Music

Le premier vrai concert que je vois se passe sur la scène Grall, j’y découvre les trois gars d’Odezenne. Deux chanteurs, et un autre qui fait tout le reste avec une guitare et des synthés sur des présentoirs pour faire labo de l’IRCAM (Pour le coup c’est un peu raté on dirait plutôt un rayon instruments de musique à Super U) ou pour montrer qu’ils ont plein de matériel et que c’est un groupe sérieux. J’arrive pendant le concert, entre deux morceaux un des gars commence à parler d’une chanson de son enfance qui commence comme un petit chat, deux petits chats etc… Mais dans leur chanson à eux, il y est plus question de chattes, le reste est bien entendu à l’avenant avec de très grands moments comme « Je veux te baiser », et des discours inter chansons pénibles. Pour résumer j’ai vu un mélange de TTC et de Pierre Perret, moins l’hélium, les idées et le vocabulaire ; un nouveau groupe déjà daté qui aurait fait un carton en 2004.

Le temps de déguster un peu la gastronomie locale (on mange bien aux charrues, je recommande une nouvelle fois la tartiflette et les patates au lard, ça éponge bien) et d’écouter les balances de Frànçois et les Atlas Mountains. Oui que les balances parce que je vais les retrouver au MIDI et à la Route du Rock, et si un soir je peux esquiver ça je ne vais pas me priver.

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Black Keys

En plus en même temps il y a les Black Keys, et c’est un des groupes que je voulais voir sur ces deux jours.  Le duo est devenu un vrai groupe avec des musiciens qui se sont ajoutés au line up pour plus de poids en live. On remarque sur le fond de la scène, derrière la batterie de Patrick Carney, des musiciens supplémentaires : basse, guitare et claviers. Du coup le son est un peu moins brut que sur les disques, ce qui a pour effet aussi d’affadir un peu le blues rock efficace des gars.

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On retrouve quand même avec bonheur pendant le set les morceaux les plus connus, Lonely Boy, Howlin for You et Tighten Up. La première citée déclenche bien entendu la joie du public, qui ne devait attendre que ça pour se lancer dans des chorégraphies folles. A la fin, on a la confirmation que les Black Keys sont un très bon groupe de blues rock, mais pas vraiment une machine à tube pour mettre le feu à un festival, à part à certains moments. Mais vu l’heure c’était parfait là.

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Lonely Boy par KatWoman & les Girlz

Je passerai sous silence Skip The Use et son show. C’est simple, on ne comprend absolument rien à ce qui se passe, juste des musiciens qui jouent et des gars qui prennent des poses absurdes de chanteur de variété.

La soirée continue avec Fauve. Un moment pas très agréable, l’impression de voir mis en musique les angoisses  et les statuts facebook passifs/agressifs de ton amie trentenaire complexée. Le tout enrobé d’esbroufe, de communion forcée avec le public et d’enthousiasme radiocommandé. Le chanteur est un sosie de Lorant Deutsch, enfin plus précisément un  Lorant Deutsch qui détesterait Paris, qui ne parlerait pas de l’Histoire, mais de la difficulté à parler aux filles quand on ne leur adresse pas la parole, ton pote le plus lourdingue multiplié par mille. Ah mais bien sûr ça joue des tubes, dont le très pénible Infirmière, avec ses phrases comme murmurées dans un dictaphone, ils ont poussé le réalisme à recréer un son un peu pourri sur scène. Et bien entendu parce que c’est la fête, le tout se termine en apothéose avec un final interminable (et très gênant).

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Du coup après autant d’émotion, se retrouver devant Indochine a de quoi effrayer les plus courageux des reporters. Les vétérans de la musique française entretiennent le mystère avec un grand drap blanc qui cache leur setup, on devine quand même ces grand mannequins sur les côtés, qui doivent représenter un syndicat ou une assemblée de fans. D’ailleurs en parlant de fans j’ai été plutôt déçu de ne voir aucun fan hardcore d’Indo sur le pré des Charrues. Je n’ai vu aucun gars un peu dark, aucun jupon de soie noire, à peine quelques logos au marqueur sur des cuisses ou des joues, mais rien de vraiment marquant, à croire que tous ces gens là sont devenus indie (ils écoutent Aline maintenant, ou sinon ils se sont mis au garage rock).

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J’ai beaucoup ricané en imaginant le concert des apôtres de la new wave française, mais en fait je crois que j’ai assisté au concert le plus sincère des deux jours (oui, oui, c’est bien le problème) . Pendant les 90 minutes de concert se sont succédé des tubes efficaces (je vous fais pas un dessin), des moments (rares) plus pénibles (les trucs plus récents) et des vraies surprises. Surprise comme la reprise d’Hexagone de Renaud sortie de nulle part, Indo fait de la politique maintenant; mais tant mieux, au moins là il y a un semblant d’opinion et de courage politique, autre chose que de contempler son nombril. Le spectacle est parfait, et la fin du concert avec L’Aventurier est impeccable pour rentrer sagement dormir en rêvant de lendemains qui chantent et de tartiflettes.

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  1. Yannis

    Vivement VIZIONZ quoi !

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