The Veils – Time Stays We Go (Pitch Beast, 2013)

The Veils, Time Stays We Go

Les néo-zélandais The Veils ont sorti en avril dernier Time Stays We Go, un quatrième album signé chez Pitch Beast. Des rythmes soutenus, beaucoup de guitare, des mélodies accrocheuses, quelques montées en puissance mais sans réel décollage, ils font du power folk rock. Cette fois-ci le groupe a composé un disque qui tire volontairement sur l’americana, le problème c’est que cette volonté de renouveler le genre habituel du groupe est très travaillée, un peu trop.

Les instrumentations tiennent bien la route et le groupe est rodé. Les envolées qui vont et viennent, notamment sur le titre d’ouverture « Through the deep dark wood », affichent une matière instrumentale assez incendiaire et porteuse. Mais des textes niais débusquent le fossé qui sépare la volonté du groupe de produire une musique primitive et le rendu réel. Les paroles ne sont pas très intéressantes, l’album entier relate d’histoires de cow-boys au vague à l’âme, décongelées, réchauffées et recongelées, avec « Train with no name » et « The Pearl » dans la ligne de mire.

Prenons sinon « Candy Apple Red », parmi tant de mises en scènes un peu lourdes, il arrive un moment où le chanteur veut dire qu’il ne va pas oublier sa chérie, quel nom donner ? « Baby » pourquoi pas, « Darling » pourquoi pas, et bien là il préfère carrément combiner les deux : « I won’t forget my baby darling » pour finir avec une phrase qui dégouline de niaiserie, sans parler de ses lamentations irritantes, tout ça sur une chanson qui porte le dramatisme, c’est quand même dommage. Bon allez ok, c’est du détail… révélateur !

Entre mièvrerie et mauvaise imagerie on obtient une histoire pas très Django, et qui finalement fait perdre sa crédibilité au chanteur Finn Andrews (fils de Barry Andrews, ex claviériste de XTC, hé ouais). Il chante bien, a de la technique et de l’expérience, mais en vient à forcer sur les effets pour gonfler les émotions qui ne sont pas écrites, « Dancing with the tornado » en est un condensé ! Et à trop chercher le laisser aller on le fait fuir, il en résulte une fausse spontanéité qui est difficilement appréciable voire carrément frustrante.

Cependant, le frontman est réputé pour ses prestations scéniques qui le poussent dit-on jusqu’à la transe. Et c’est bien ce que laissent penser  certains titres des albums précédents, « Pan », « Nux Vomica ». Finn Andrews est plus convainquant quand il laisse passer la rage dans ses compositions, en forçant sur les guitares et les saturations que quand il recherche un mysticisme qui n’arrive pas vraiment. D’autant plus que le disque reste un condensé de chansons bien exploitables en live.

Finalement, ce sont les derniers titres un peu plus mesurés et épurés qui sont les plus convainquants. « Another night on earth » est vraiment touchante, « Out from the valley and into the stars » cloture l’album en délicatesse. Ces compositions sont plus sincères mais il faut l’admettre, aussi plus confortables.

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