Pourquoi il faut aller voir « Les Invisibles »

En plein (faux-débat) sur le mariage pour tous mais aussi en pleine période de révolutions du (des) féminisme (s) et de redéfinition des genres, voilà un documentaire non seulement salvateur mais également galvanisant.

Sébastien Lifshitz est parti à la rencontre de sexagénaires (et plus) qui n’ont comme seul point commun que d’être homosexuels ou bisexuels. Par des témoignages croisés, ils racontent leurs vies et leurs manières de vivre leur sexualité. Sans tabou mais sans exhibitionnisme. Si tous ont du à un moment ou à un autre se confronter à la bêtise / haine conservatrice, ce n’est pas ce que l’ont garde de leurs expériences. Au contraire, Sébastien Lifshitz a choisi d’éviter toute lecture victimaire de l’homosexualité pour adopter un regard qui rend hommage à ces individus libres et forts dont nous avons tous beaucoup à apprendre. Il en ressort des récits de vie complexes, étonnants, vivifiants, débordants d’énergie et de liberté. Des récits d’amour aussi.

En les écoutant, on mesure tout ce que l’on doit, homo ou non, à leur génération. Il ne s’agit pas que – et ce serait déjà beaucoup, d’une plus grande tolérance (?) envers l’homosexualité. Ce sont aussi eux qui ont œuvré pour la libération sexuelle et en particulier pour le droit des femmes. Ils nous ont ouvert la voix à des modes de revendication différents. Seulement, il semble qu’après eux, les révolutions et les avancées qu’ils ont initiées se soient recroquevillées. Que les années 80, 90 et 2000 aient été à bien des égards celles d’une re-placardisation, d’un repli de l’énergie mobilisatrice laissant la place au retour des conservatismes les plus extrêmes comme nous le voyons actuellement. Notre génération souffre de cette dépolitisation et nous ne nous réveillons que lorsque nous nous sentons vraiment menacés.

« Les invisibles » n’est pas qu’un documentaire extrêmement bien monté, touchant, drôle, intelligent. Il montre, au regard de l’actualité, que rien n’est jamais acquis et nous invite, tous, à retrouver cet enthousiasme engagé afin de lutter contre toutes les aberrantes discriminations qui perdurent. Nous, trentenaires, quarantenaires, nous ne devons jamais oublier les jalons que nos ainés ont posés. Nous devons continuer à nous impliquer.

Une belle leçon joyeuse, insolente et nécessaire!

http://blogs.rue89.com/partenaire/les-invisibles

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  1. Happiness In Uppsala » la revue du web- 25 février 2013-malbouffe, cinéma, animaux et DJ

    […] est revenu aux « Invisibles » de Sébastien Lifshitz. On vous l’avait recommendé et on est très content de cette récompense bien méritée […]

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