Miss Knife chante Olivier Py à l’Athénée Louis Jouvet

En 1996, Olivier Py crée au Festival d’Avignon le personnage de Miss Knife, prostituée ou chanteuse de revue sur le retour, névrosée, alcoolique, ironique, espiègle, qu’il incarne travesti, sur scène, dans des récitals en forme d’hommages élégants et non moins caustiques au Music-Hall.

 

Double à la fois lumineux et sombre du dramaturge/metteur en scène? Je m’avancerais peut-être trop en l’affirmant, mais il rayonne tellement en entrant dans sa peau qu’il se passe, à l’évidence, quelque chose comme une réalisation de soi dans le passage de l’homme de théâtre à la chanteuse emperlousée.

 

Mais faisons foin des interprétations pour nous centrer sur ce spectacle en forme de tour de chant brillant (et pas uniquement à cause des paillettes), touchant et fascinant.

 

Le « Knife » patronyme est bien un couteau qui nous touche droit au cœur. Il y a bien sûr l’interprétation subtile de Py, majestueux, émouvant et drôle dans son costume de strass. On est happé et chaviré par ses interprétations, on savoure la finesse de ses prises de paroles douces-amères entre les chansons.

 

Mais, s’il occupe presque toute notre attention et nous captive ainsi, c’est aussi qu’ il est accompagné de musiciens complices et talentueux qui exécutent à merveille leur partition.

 

C’est également, et ce n’est pas la moindre des choses en ces temps de marasmes poétiques, que les chansons jouissent de textes inédits, ciselés et riches, justes et sensibles.

Ces textes habiles, qui disent la perte de la jeunesse, la désillusion amoureuse, les regrets et l’expérience sont soutenus par des compositions gracieuses au charme rétro incontestable et aux rythmiques impeccables, qu’elles soient ardentes ou désenchantées.

 

Le spectateur est littéralement transporté dans un bouge d’un autre temps où Miss Knife partage ses états d’âme entre désespoir et joie de vivre malgré tout.

 

Voici un spectacle en état de grâce, infiniment séduisant, une manière sagace, audacieuse et contemporaine de renouer avec la poésie de la chanson française d’antan. Une belle réussite qui trouve un bel équilibre entre émotion, expression de soi et invention artistique.

 

Dépêchez vous, la dernière est le 27 octobre.

 

 

Info et résa: http://www.athenee-theatre.com/saison/fiche_spectacle.cfm/128408_miss_knife_chante_olivier_py.html

 

Distribution:

chant : Olivier Py
piano : Stéphane Leach
batterie : Julien Jolly
saxophone, flûte : Olivier Bernard
contrebasse : Sébastien Maire

lumières : Bertrand Killy • costumes : Pierre-André Weitz, Nathalie Bègue

musiques : Jean-Yves Rivaud
musiques : Stéphane Leach
textes : Olivier Py

 

 

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