Interview de Chapelier Fou

Alors que Louis Warynski aka Chapelier Fou multiplie les projets et lance un appel à souscription pour son « Protest » – une fiction musicale sur KissKissBankBank, on a fait une pause avec lui pour qu’il nous raconte tout ça.

• Louis, peux du nous dire ce qu’est « Protest » ?

Protest est un morceau issu de mon dernier album, Invisible. C’est un morceau assez long, dans lequel se superposent lentement de nombreuses lignes de cordes, en valeurs longues. C’est cette manière de composer, tout en harmonies, note à note, qui a donné le titre de cette pièce, en clin d’oeil aux chorals protestant de J-S Bach. Dans sa construction, ce long renflement qui se finit en machine de guerre chaotique et ciselée, c’est aussi une métaphore de la révolte.

A l’origine, j’avais composé ce morceau pour un film, mais le projet n’a pas été retenu par le réalisateur. Ironie du sort, 2 ans après, ce sont 2 réalisateurs, Elie *** et Guillaume ***, qui se présentent spontanément avec un projet de fiction musicale pour ce morceau….

 

• Qu ‘entends tu par « fiction-musicale » ?

J’emploie ce terme pour insister sur la différence avec l’idée de ‘clip’. Un clip est un truc promotionnel, généralement court, et en lien direct avec une ‘actualité’.  Ici ce n’est pas le cas, il s’agit d’un film, écrit pour cette musique, à l’initiative de deux réalisateurs. C’est vraiment leur vision, une proposition esthétique et scénaristique originale, en un sens indépendante du morceau en lui-même : cela propose une interprétation, un regard sur celui-ci.

 

• Tu dis que tu te situes ici en des règles du business actuel de la musique, en quoi ?

Comme je viens de le dire, cette fiction musicale n’a pas de but promotionnel, ne vient pas soutenir une sortie de disque (qui date de mars 2012) ou je ne sais quoi. Nous faisons ça simplement par volonté commune, par désir de tenter quelque chose de nouveau et d’original. Il n’y a aucune question d’argent dans tout cela, mis à part évidemment le budget nécessaire à la réalisation du projet. Les acteurs qui participent au tournage acceptent des conditions de rémunérations très modestes, et des efforts inimaginables sont fait pour réduire les coûts. Même si, au final, le budget est conséquent, un tel projet pourrait facilement coûter beaucoup plus cher.

 

• Pourquoi avoir recours à KissKissBankBank ?

KKBB permet aux internautes de participer comme ils le souhaitent au financement du projet. C’est, en somme, un système de souscription. C’est un système totalement démocratique, libre, égalitaire et volontaire.

En contrepartie, les souscripteurs se verront attribuer des ‘cadeaux’ : des sons envoyés par mails, des affiches sérigraphiées, des dvd du film, des invitations au tournages et aux soirées de lancement du film, et même des DJ sets chez vous partout en Europe, voire des concerts privés.

 

• Comment ça marche ?

Il suffit de se rendre à l’adresse http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/5453 . Si jamais la somme visée (30000€) n’est pas atteinte, les gens sont purement et simplement remboursés.

 

• Où en es tu dans la collecte de fonds ?

Pour l’instant, on doit être autour de 10% (3000€). On a encore beaucoup de chemin à faire, on compte sur les gens, mais pourquoi pas aussi sur des entreprises qui seraient prêtes à nous soutenir.

• Quelques mots sur tes autres projets (« la machine à explorer le temps » etc)

Je n’arrête pas… J’ai juste fini la bande son de l’adaptation de ‘La machine à explorer le Temps’ par la compagine Imaginaire Théâtre, en ce moment à l’Alhambra.

Je travaille à un nouvel album, qui est, disons, bien engagé. Je suis toujours bien occupé à tourner un peu partout dans le monde (Colombie, Australie, etc.).

A côté de ça j’ai plein de projets parallèles, un groupe de synthé modulaire, des DJ sets bizzaroïdes, etc.

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