Fortune – Blackboard (2013, Disques Primeur)

Fortune-Blackboard-Cover

Nouveau guilty pleasure enregistré entre Rome et Paris des 4 romantiques et comparses hyper entraînes Lionel Pierres, Pierre Lucas,  Vincent Brulin et Hervé Loos. Œuvre pleinement assumée qui tourne actuellement sur mon Discman parce que ça le vaut bien, c’est leur 2e album qui vient confirmer un grand espoir et compléter une collection d’EP et mixe tapes qui personnellement me laissaient sur ma faim. Ici, les  gars devant leur tableau noir, devant une œuvre d’Eva Taulois sur leur pochette n’ont pas vraiment l’air de déconner avec leurs airs de prof de trigonométrie, ça a bossé dur . Le premier de la classe, j’avais déjà eu l’occasion de le rencontrer suite à un de ses concerts de Abstract Keal Agram et je crois me rappeler lui avoir dit le glorieux « putain c’est vachement ce que vous faites », il avait répondu en toute simplicité « ben merci » et je suis retourné danser avec Hanin Elias quand même plus sexy (ouais tu le crois pas). L’occasion pour moi d’approfondir d’évoquer un musicien honnête et ses potes qui depuis 2007 font fructifier Fortune et cela sans conseiller d’orientation (Ne pas compter Mathieu Almaric qui les a clippés à leurs débuts).

Blackboard, avant la première écoute me faisait relativement peur, ayant peut de n’y trouver que de l’électro clash FM pas très inspirée malgré un background classieux… pardon j’avoue. Tout faux, sourire aux lèvres le 1er titre Turn Around donne le ton avec sa rythmique dodelinante qui me rassure sur les arrangements classes, des sons soyeux et surtout une affirmation de ses choix mélodiques et sonores audacieux tout en délicatesse et plaisir. « if you could get out of my mind », gimmick qui reste dans la tête,  ode à l’amour coupable. Sons synth FM 80’s très recherchés, claps groovy, basse compressée originale, gimmick imparable pour une balade au pays des rêves.

Blackboard, enfonce la punaise avec des sifflements, un chant étonnant de légèreté, des cordes (pas pour se pendre) nostalgiques sont surprenantes pour un rendu méga classe. Une voix douce expressive et précise à la hauteur de Thomas Mars (Phoenix) n’hésitant pas à prendre le grand huit avec cet accent français souuper sexy qui s’exportera j’en suis certain. Des chants féminins de choix dans The Valley par exemple, M83isant l’ensemble dans le bon sens du terme (point de grandiloquence ici). Un soupçon de post-psychédélisme (Drive out) léché, vite rattrapé par un groove (Hold Me) synthétise la facilité des gars de passer d’un registre à l’autre tout en gardant un fil conducteur qui n’est autre que leur empreinte sonore.

Placer une lap steel guitare sur Somewhere in the clouds » est un acte de bravoure concluant et qui invite à la connerie flânerie harmonieuse pour cette douce balade presque acoustique. L’album révèle une maîtrise imparable de l’écriture même si parfois une peu convenue mais qui nous convient bien, du bon choix des armes et une parfaite synthèse de toutes leurs influences qui ne peuvent que nous toucher, à la croisée des genres entre la dream pop indie, le groove électro et la réactualisation FM de luxe qui lorgne vers The Futur. L’ensemble est cohérent, ultra sincère et collecte des pépites subtiles formant un véritable album idéal pour le slow listening, à écouter de bout en bout.

Joie dans les chaumières, Fortune prend de la hauteur.

Fortune – Blackboard  (2013, Disques Primeur) // sortie le 4 novembre 2013 

En concert au MaMA le 16 octobre à 22h30 au Backstage by the mill at O’Sullivans, boulevard de Clichy, 75018 Paris.

2 Comments Join the Conversation →


  1. sabrina

    Je décerne le Sabrina d’or 2013 du chanteur le plus sexy des pieds à le tête de face de dos corps visage et son à l’unanimité unanime;
    je vais chercher quelques glaçons…

    Reply
    1. Stephane

      Bon ben voilà, merci Sabrina !

      Reply (in reply to sabrina)

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