Festival Visions #1. Samedi 10 août 2013

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Dans nos festivals d’été, cette année il y a un petit nouveau, apparu sur les terres arides de l’ouest de la Bretagne. C’est le festival Visions et il est organisé par le chouette label rennais Les Disques Anonymes.

Après une petite balade dans les alentours de Morlaix, et un arrêt à l’office de tourisme de Plouezoch’ pour demander mon chemin (et découvrir le pire accent breton du monde), j’arrive sur le site du festival.

Un joli camping avec une vue sur la mer, des chemins de promenade, et encore un peu de soleil, un accueil sympathique. Je marche un peu pour arriver sur le site des concerts, un petit écrin de nature, avec une petite scène, une grange/club, et une maison pour voir des expos, manger des trucs à base de froment et un espace créateurs pour des bijoux (je pense qu’il doit y avoir des badges équitables) ou des habits. Le décor est planté, il n’y a plus qu’à attendre la musique. Il y a un peu de retard ce soir, car Pearl Harbor le groupe qui devait ouvrir le bal a annulé sa venue. Je me dis que c’est pas trop grave, parce que je vais avoir le plaisir de revoir Astrodynamics, un de nos favoris de l’année, dans la grange. Et là deuxième déception, pas d’Astro non plus, le samedi commence mal !

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Heureusement, le temps de compter jusqu’à 450758, et le premier groupe, Super Crayon termine sa balance, oui, dans le souci de nous proposer une expérience enrichie de concert, tous les groupes qui jouent ce soir font leur balance pendant les changements de plateau, ça permet d’avoir le temps de se désaltérer, ou de repérer les groupes relous.

Leur réglage de volume de synthés terminé (tiens ils ont pas fait d’essai voix?) les Crayons commencent leur set. J’avais adoré ce morceau en janvier, pop naïve électronique avec une voix éthérée, la géométrie ça tue. Donc autant dire que j’avais super hâte de voir le duo breton en vrai.

Le duo qui est un trio en concert, rejoins sur scène par le gars de Splashwave, oui, oui, celui qui fait des reprises de Joy Division, qui se déguise en poulet, et qui est le Doppelgänger (ze paranormal double of a living person) d’une fille qui aime la musique à Paris.

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On reconnaît bien le style caractéristique du groupe, une tapis de petits sons de synthés lofi, et des voix pas très assurées (ouais c’est à la bonne franquette, ambiance je chante dans mon garage). Mais ce n’est pas trop désagréable, pas encore. A un moment, il se lancent dans ce qui me semble être une reprise de Broadcast, et là j’avoue que je m’éloigne un petit peu, souhaitant sauvegarder ma santé mentale. Puis le set reprend son cours et à la toute fin, ils jouent leur tube “Je préfère les tétraèdres”, et là la lumière se fait, on dirait bien qu’il ne devraient chanter qu’en français. La fin de leur concert est un peu plus agréable, et ça se finit bien. Du coup je ne suis pas trop déçu par un de mes favoris de la soirée, c’est maladroit parfois, mais souvent touchant et j’ai assez hâte de voir ce que ça pourrait donner avec un peu plus de travail et d’expérience [insert troll] et un autotune, me souffle mon double maléfique.[/end]

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Une nouvelle pause, le temps de voir que Benjamin Fincher sont deux sur scène, ont une guitare, des machines, un violoncelle et que la fille a mal à son pied. J’ai hâte d’entendre sa musique travaillée au plus près de l’os (c’est ce qui est écrit sur son facebook). C’est le deuxième concert de la soirée, et ça passe assez vite, le duo navigue entre les instruments, la voix est claire et agréable. Je pense à pas mal d’artistes en les écoutant (j’avoue que je reste scotché sur Yann Tiersen à cause d’une ritournelle un peu entêtante) et l’ensemble est très sympatique.

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Je m’aperçois aussi qu’un violoncelle n’a pas trop besoin de sonorisation. Je passe donc un bon moment avec les niçois (ouais on vient de loin pour Visions !). La musique parfaite de début de soirée.

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Suivant sur scène, My Disco Jacket, tout seul avec sa guitare et ses machines. C’est un disciple de Mein Sohn William visiblement, il bouge dans tous les sens, passe des machines aux guitares, et gesticule beaucoup. Son set est bien efficace, avec de très bons moments, et là le public un peu timide commence à se réveiller. Histoire que le tableau soit complet il a volé la voix à l’hélium de Daffy Duck de Asaf Avidan (t’as vu les références?), et chaque chanson est très entraînante, bien portée par le charisme du gars.

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On retrouve ses tubes, enrichis par des gestes et un jeu de scène bien rodé. C’est la première bonne surprise de la soirée, une mise en jambe avant d’aborder les choses sérieuses.

Re-pause cette fois ils installent des draps écrans sur la scène, c’est pas mal ça fera une petite ambiance fin années 90, début 2000 où TOUS les groupes avaient des vidéos (t’vois on est des artistes super complets, on fait aussi des montages) pendants leurs lives, moyen efficace de cacher le vide abyssal de certaines prestations, illustration hypnotique de chansons, ou même, plus rarement, petites pépites créatives. Et puis The Black Regent commence son set, et c’est vraiment la deuxième super bonne surprise de la soirée, je ne savais rien du groupe et le peu que j’avais écouté sur le net ne m’avait pas marqué.

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C’est maîtrisé, et c’est exactement la musique qu’aurait dû faire M83 si il ne s’était pas égaré sur des chemins de traverse douteux (ou alors c’est ce qu’il faisait avant d’attraper la melonite, et de mettre de solo de saxo partout) . Evidemment c’est pas Lady Gaga ou Cali, on ne peut pas attendre d’interactions avec le public mais les deux laborantins font le boulot bien sérieusement et les volutes de leur musique bercent doucement le site qui s’est bien rempli. Tout le monde semble bien hypnotisé par le duo impassible et leurs vidéo mystérieuses (on voit rien, donc c’est mystérieux, hein). Leur prestation donne déjà envie de les revoir, et je me prête à rêver de les voir dans une salle plus grande, dans d’autres conditions (dans le sens plus d’espace pour donner la pleine mesure de leurs ambitions). A revoir, donc, très vite.

Tête d’affiche de la soirée, Tristesse Contemporaine arrive sur la scène, j’avoue que je ne connais que leur disque, qui m’a accompagné pendant un bon moment lors de sa sortie. Le disque est très chouette mais du coup, j’ai un peu peur du live, parce que si les compositions sont chouettes, j’ai un peu de mal à les imaginer prendre vie.

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Mais mes craintes étaient infondées, dès les premiers morceaux, l’énergie du groupe et le charisme de leur chanteur masqué dissipent tous mes doutes, c’est au point, tout tourne parfaitement. Et c’est même dansant ! Devant le fanclub local exulte et est completement dechainé, ouais bon ok, ce n’est peut être pas tout à fait le fan club de Tristesse puisque les gars sont à fond quelque soit le groupe sur la scène, et même pendant les balances ou le DJSet, public magique du 29 (#BretagneMagique).

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Le concert est donc un très bon moment, où chacun retrouve ses chansons favorites du groupe, ils ont l’air contents d’être là et offrent donc une prestation au poil.

Après c’est le moment du dernier groupe de la soirée, Scorpion Violente, ça va faire un changement d’ambiance. Ils jouent une sorte de synth punk super froid, avec des titres charmants (allez voir sur le net, c’est du tout bon) et des mélodies glaciales que n’auraient par renié Suicide ou Kraftwerk.

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Les deux gars sont impassibles derrière leurs machines et envoient un son bien synthétique pour ravir le public chauffé à blanc. Les gars sont tellement imperturbables que même les soucis techniques (deux coupures de courant) ne semblent pas entamer leur concentration, et ils offrent donc le concert de clôture parfait pour ce samedi soir.

Je m’enfuis pendant leur set, à regret, mais je dois rentrer et j’ai une longue route au travers du nord de la Bretagne. Dans la voiture, pas de musique, car la soirée a été bien riche en découvertes et en plaisirs auditifs. Les décibels du premier festival Visions m’accompagnent jusque dans mon lit, poussières résiduelles d’une très belle soirée.

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